Depuis la semaine dernière, les journalistes de Congo Nouveau, particulièrement son Editeur responsable et son Directeur de la publication, font l’objet des menaces à cause d’une publication qui, du reste, est exempte de tout reproche déontologique.
Depuis 1994, le monde célèbre, le 3 mai de chaque année, la journée de la liberté de la presse. L’occasion est notamment donnée aux uns et aux autres de défendre les médias des attaques contre leur indépendance. « Le journalisme est un moyen de débattre de manière éclairée sur un large éventail de questions de développement depuis les défis environnementaux et le progrès scientifique jusqu’à légalité des genres, en passant par la participation des jeunes et la consolidation de la paix. Ce n’est que lorsque les journalistes sont libres de surveiller, d’enquêter et de critiquer les politiques les actions qu’une bonne gouvernance peut exister ». Ces propos, à forte charge d’idéal démocratique, sont de Ban Ki-Moon et d’Irina Bokova, respectivement Secrétaire général des Nations-Unies et Directrice générale de l’UNESCO.
A quelques jours de la célébration de cette journée, un cas malheureux en République démocratique du Congo est de nature à décourager cette espérance de la communauté internationale en une effective liberté de la presse dans le monde. En effet, depuis la semaine dernière, le siège de Congo Nouveau est devenu un endroit à haut risque pour ses journalistes. Leur péché : c’est d’avoir publié, la même semaine, un article tiré pourtant d’une source crédible et véritable et qui, malheureusement, n’aurait pas plu à ceux qui ne comprennent pas encore que « les journalistes sont libres de surveiller, d’enquêter et de critiquer les politiques et leurs actions » dans un état qui se dit démocratique comme la République démocratique du Congo. Ils ne l’ont certainement pas compris qu’ils ne laissent pas tranquille l’Editeur responsable et le Directeur de publication de Congo Nouveau. Ils ne comprennent pas non plus que, même en cas d’une faute professionnelle, ils ont droit à prouver le contraire par un droit de réponse. Aussi, oublient-ils qu’il existe des organes démocratiquement établis pour sanctionner les journalistes qui se comporteraient contre la déontologie de leur métier -? Sinon, à quoi servirait alors le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) ? A quoi serviraient les organes de régulation comme 1’UNPC (Union nationale de la presse congolaise) ou l’OMC (Observatoire des médias congolais).
Le pays de Joseph Kabila qui, depuis son arrivée au pouvoir en 2001, l’a inscrit sur la voie de la démocratie et aujourd’hui dans la dynamique du développement à travers la « Révolution de la modernité », a besoin d’une presse réellement indépendante et non complaisante. A chacun son travail et son rôle dans ce vaste, chantier d’un Congo émergent et réellement démocratique :
Par la Rédaction