Les organisations de la société civile congolaise déplorent les pertes en vie humaines, le pillage, les enlèvements et arrestations survenus dans les manifestations contre la loi électorale en examen au Parlement. Réunis jeudi 22 janvier à Kinshasa, ces organisations ont plaidé pour le retrait de toutes les dispositions conflictuelles se trouvant dans ledit projet de loi, et entrant en conflit avec la constitution.
Dans le but de concourir à l’apaisement, ces organisations affirment s’engager à débuter une mission de contact avec toutes les parties prenantes pour concilier les positions dans le strict respect de la constitution.
Pour la vice-présidente du cadre de concertation des organisations de la société civile en RDC, Madeleine Andeka, la paix acquise «avec beaucoup d’endurance, beaucoup d’efforts» doit être préservée.
«C’est vrai, des moments comme ça peuvent venir, mais nous ne pouvons pas dire que nous acceptons ça, nous sommes inquiets», a-t-elle affirmé.
Cette inquiétude, cependant, donne à cette organisation davantage de force pour «travailler dans le sens de rechercher que les esprits s’apaisent», indique-t-elle.
Madeleine Andeka appelle donc à la concertation en mettant en avant les intérêts de la nation.
«Pour quelque chose qui ne concourt pas à la cohésion nationale tant recherchée, je pense qu’il faut que de part et d’autre, nous puissions mettre de l’eau dans notre vin pour prendre en considération les désidératas des populations», a-t-il affirmé.
Pour la société civile, les élections étant «l’émanation de tout un consensus, de toute une démarche qui a pris beaucoup d’années», personne n’a le droit de désorienter tous ces efforts.
«Nous pensons que respecter la constitution, respecter ce que nous même, nous nous sommes dit serait une bonne chose», a-t-elle insisté.
Des manifestations ont lieu à travers le pays depuis lundi 19 janvier, à l’appel de l’opposition, pour protester contre la loi électorale en examen au Parlement.
Selon le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, les violences ont fait 12 morts et plus de 300 personnes ont été arrêtées.
La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) de son côté parle de 42 morts et plusieurs blessés dans les grandes villes du pays.