RDC-Le président de la CENI sensibilise les Congolais de l’étranger à s’approprier le processus d’enrôlement

Vendredi 15 janvier 2016 - 05:52
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Le Président de la Commission électorale nationale Indépendante, M. Corneille Nangaa Yobeluo, a échangé le mardi 12 janvier 2016 au siège de la CENI à Kinshasa, avec les membres de la Diaspora congolaise autour du processus électoral en République Démocratique du Congo (RDC).
Ils ont passé en revue l’ensemble des considérations majeures pour la faisabilité des élections dans notre pays ainsi que sur les différents apports attendus des autres parties prenantes au processus électoral notamment les Congolais de l’étranger concernés par le processus d’enrôlement, conformément à la loi électorale actuelle.
Il s’agit d’une première rencontre du genre entre Corneille Nanga Yobeluo, président de la CENI et la Communauté congolaise vivant dans les cinq continents du globe. Le Président de la CENI a salué le souci de la Diaspora de  la RDC de s’informer à la source au sujet de l’évolution du processus électoral congolais.
Les préoccupations de la Diaspora congolaise
Les membres de la Diaspora Congolaise Fédérée pour la Cohésion nationale (DCFC), par la bouche du Coordonnateur, Monsieur Serge Welo,ont présenté leurs civilités au nouveau Président de la CENI avant de formuler quelques préoccupations en rapport avec le processus électoral en RDC.
Leurs préoccupations se résumaient prioritairement au souci de voir toute la diaspora congolaise jouir de leur droit de vote après l’enrôlement de tous les congolais de l’étranger. Les membres de la diaspora congolaise se disent prêts à apporter leur contribution au processus électoral en République Démocratique du Congo.
Faisant preuve d’une expertise internationale remarquable dans différents domaines, les congolais de l’étranger se sont dits préoccupés de leur sort pour les prochaines échéances électorales.
Ils souhaitent vivement que les élections nationales soient prioritairement précédées d’une opération d’enrôlement élargie à tous les congolais sans distinction. D’autres questions soumises au président de la CENI avaient trait au Calendrier électoral, au financement des élections et aux délais des différents scrutins électoraux.
Les vérités du président de la CENI aux Congolais de l’étranger
Monsieur Corneille Nangaa Yobeluo, qui avait à se côté, le Questeur Madame Pierrette Mwenze Kisonga, a partagé avec ses hôtes de marque les différents problèmes qui se dressent sur le parcours du processus électoral congolais.
Parmi eux, figurent des problèmes qui sont du ressort de la CENI et auxquels, en tant qu’institution, elle s’attèle à apporter des solutions.
Dans ce cadre, la CENI travaille à la finalisation des cahiers des charges pour un appel d’offre international qui sera bientôt annoncé. Il en est de même des études de planification stratégique, l’élaboration d’un plan logistique des élections et la restructuration technique opérationnelle de l’institution.
S’ajoutent à ces questions internes, des préoccupations identifiées et qui appellent des solutions extérieures à la CENI. C’est par exemple, les différents défis législatifs des élections qui exigent la révision de certaines lois essentielles telles que la Loi portant identification et enrôlement des élections et la loi électorale.
La première loi s’impose du fait de quelques incohérences constatées par rapport à la loi électorale.
En effet, la loi portant identification et enrôlement des électeurs datant de 2004 ne prévoit nullement l’enrôlement et le vote des Congolais de l’étranger alors que la loi électorale elle, dispose en son article 5 que «le Congolais résidant à l’étranger qui remplit les conditions, titulaire d’une carte d’identité ou d’un passeport en cours de validité peut participer à l’élection présidentielle, selon les modalités déterminées par la Commission Electorale Nationale Indépendante en matière d’enrôlement et de vote ».
La même loi électorale pose un autre problème en ses articles 115 qui stipule : « chaque circonscription électorale a droit à un nombre de députés égal au résultat des opérations suivantes : 1. Un quotient électoral est obtenu en divisant le nombre total d’habitants de la République Démocratique du Congo par le nombre total des sièges à pourvoir à l’Assemblée Nationale ».
L’article 145, alinéa 2 stipule : « le nombre des sièges à pourvoir pour chaque Assemblée provinciale varie entre un maximum de 48 et un minimum de 18. Il est calculé proportionnellement au nombre d’habitants de la province ». Il s’agit pour la CENI, des questions qui ne peuvent favoriser l’organisation urgente des opérations électorales.
Enfin, la CENI a évoqué d’autres problèmes extérieurs qui nécessitent que les principaux intervenants au processus électoral se prononcent très clairement afin que des options responsables soient levées. C’est notamment la question du financement des élections.
D’autres inconnues qui appellent une large consultation sont notamment celles relatives aux 23.000 candidatures enregistrées aux élections provinciales. Il est question d’en établir une option pouvant apporter une réponse définitive aux candidats et aux électeurs, étant donné que ces élections ont été convoquées en fonction du fichier électoral en vigueur.
A cela, il convient d’ajouter les listes des candidats qui ont été élaboré sur la base des anciennes alliances politiques, lesquelles sont entrain de connaitre des sérieuses déformations actuellement. Toutes ces questions ont été passées au peigne fin par l’actuel président de la CENI.
Satisfaction des Congolais de la Diaspora
A l’issue de la rencontre de près de 3 heures, le coordonnateur de la DCFC, M. Serge Welo a déclaré :
« La Diaspora congolaise Fédérée est cette plateforme qui regroupe plusieurs tendances des organisations des congolais vivant à l’étranger. Nous remercions premièrement l’esprit d’ouverture du Président de la CENI, Corneille Nangaa qui a vite compris l’importance de la donne Diaspora pour les élections qui arrivent.
Comme vous le savez, la loi électorale en vigueur octroie aux congolais le droit de voter et de se faire élire au niveau de la Présidence de la République. On a eu un échange fructueux, on a parlé de l’enrôlement et de l’identification des congolais de l’étranger.
Nous avons parlé de la problématique de la sécurisation des élections au niveau de l’étranger ainsi que celle de la cartographie de la diaspora : est-ce qu’il faut faire voter tous les congolais de l’étranger partout où ils se trouvent où si pour une première étape expérimentale commencer par les endroits où il y a une forte concentration des congolais et en plus nous avons demandé au Président de la CENI d’impliquer les congolais de l’étranger eux-mêmes dans ce processus électoral ».
La délégation de la DCFC était composée de 21 représentants des Congolais de l’étranger venus des pays suivants : Canada, Danemark, USA, Belgique, France, Gabon, Grande Bretagne, République Sud Africaine, République du Congo, Rwanda, Pays Bas,  Australie, Maroc, Lybie, Brésil, Inde et de la Norvège.