En RDC, la Mission de l’ONU au Congo a été la victime d’une embuscade meurtrière dans le nord-est du pays, mercredi. Deux casques bleus tanzaniens, mais aussi deux civils congolais ont été tués au cours de cette attaque - qui a fait par ailleurs treize blessés - attribuée aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF). Une rébellion active dans la zone de Beni, depuis plus de 20 ans, et contre laquelle l’armée congolaise et la Monusco se battent depuis plus d’un an.
Pour la Mission de l’ONU au Congo, pas de doute, cette attaque porte la signature des rebelles ADF. Ce groupe de miliciens islamistes d’origine ougandaise est installé dans les collines du nord-est du pays depuis plus de vingt ans. Et si cette dernière attaque a été particulièrement meurtrière, l’ONU veut croire que le groupe est en réalité fragilisé après la mort de Kasade Karume, l’un de leurs principaux chefs, la semaine dernière, tué par l’armée congolaise, mais aussi par l’arrestation du numéro un en Tanzanie, Jamil Mukulu.
Reste qu’après quinze mois d’offensive, la rébellion est toujours d’attaque. Lundi 4 mai, l’armée congolaise a, elle aussi, essuyé des pertes dans une bataille menée contre eux. Cette nouvelle attaque pose donc encore une fois la question de la nécessité ou non pour les casques bleus et l’armée congolaise de coopérer, car depuis mars, les Forces armées en République démocratique du Congo (FARDC) ont suspendu les patrouilles et opérations conjointes avec les militaires onusiens. La Monusco a de nouveau tendu la main mercredi à l’armée congolaise. Un appel à coopérer relayé par la communauté internationale comme la Belgique, la France, mais aussi l’Union européenne.
Reste enfin la question des complicités locales, les assaillants étant vêtus d’uniformes de l’armée congolaise : achetés, volés, mais à qui ? Là aussi, l’ONU a lancé un énième appel pour que la population collabore avec les casques bleus dans leur lutte contre ce groupe armé.