Kinshasa - Une manifestation de colère a éclaté mardi matin à Mbau, dans l'est de la République démocratique du Congo, après la mort par balle d'un habitant dans des circonstances troubles qui pourraient impliquer des Casques bleus, a-t-on appris de sources concordantes.
Une personne a été tuée et deux blessées grièvement lorsque la police a procédé à la dispersion des manifestants les plus récalcitrants, selon un nouveau bilan d'un responsable de la Société civile du territoire de Beni. Mais ce bilan n'a pas pu être confirmé d'autre source.
Au centre de Mbau, en face du parking des motards, un convoi de la Monusco (Mission de l'ONU), contingent tanzanien, est descendu de sa jeep et a tiré à bout portant sur la foule de motards qui cloisonnait (obstruait) son passage, a rapporté à l'AFP ce responsable de la Société civile.
Un père de famille - originaire de la ville voisine d'Oicha et membre d'une association de motards - a reçu des balles à la tête et est mort sur le champ, en présence d'un colonel de l'armée régulière, a-t-il encore indiqué depuis Mbau, située, comme le territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu (est).
Il y a eu un mort hier soir, a pour sa part expliqué à l'AFP le général Mundos Akili, aussi en déplacement à Mbau. Il y a une enquête qui est en cours pour déterminer les circonstances et les responsabilités dans le décès, a-t-il ajouté.
Il s'est refusé à dire si des Casques bleus avaient été impliqués mais a précisé qu'une délégation de la population doit entrer en pourparlers avec la Monsuco pendant que l'enquête continue. Que la justice soit bien menée et justice soit faite, a plaidé le responsable de la société civile.
Interrogé par l'AFP, le directeur de l'information de la Monusco, Charles Bambara, a reconnu qu'il y a eu un incident. Nous avons ouvert déjà une enquête qui déterminera la cause exacte de l'incident (...) dont l'origine n'est pas connue, a-t-il annoncé.
Mardi matin, des habitants ont manifesté contre le meurtre. Il y a eu non seulement la population, mais aussi des gens avec des flèches, des lances et des machettes, affirmé le général Akili. La police essaie de mettre de l'ordre, a-t-il souligné.
En fin de matinée, selon le général, le calme était revenu en ville et une route barricadée par les manifestants étaient quasiment praticable à nouveau. Mais le responsable de la société civile jugeait la situation toujours volatile.
La Monusco est forte de quelque 20.000 hommes chargés de protéger les civils et soutenir les troupes congolaises contre les nombreux groupes armés sévissant dans l'Est. Environ 3.000 exercent au sein de la brigade d'intervention.
Dotée d'un mandat offensif et composée de Sud-Africains, Tanzaniens, et Malawites, cette brigade s'est illustrée dans la bataille contre la rébellion congolaise Mouvement du 23 mars (M23), défaite en novembre 2013, et lors d'attaques contre les rebelles musulmans ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).
Le 21 octobre, une patrouille mixte de la Monusco et de l'armée a été prise à partie après une série de massacres attribués à l'ADF qui avait fait près de 100 morts dans le territoire de Beni. Deux jeunes ont alors été tués par des Casques bleus, d'après la société civile. La Monusco avait annoncé l'ouverture d'une enquête.