En RDC, les casques bleus et l’armée congolaise ont lancé ce lundi 5 janvier à l’aube une opération militaire contre des rebelles burundais des Forces nationales de libération (FNL) retranchés depuis des années dans l’est du Congo. Cette opération se veut un signal fort contre tous les groupes rebelles installés dans la zone, à commencer par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Les hélicoptères ukrainiens et sud-africains de l’ONU ont attaqué lundi à l’aube, avec pour principales cibles les camps d’une faction des rebelles burundais des FNL situés sur des hauts plateaux à plus de 3 000 m d’altitude au-dessus d’Uvira, au Sud-Kivu. Neuf hélicoptères au total sont intervenus et des casques bleus sud-africains ont été largués au sol pour appuyer les soldats congolais. Au final, il y a eu peu de résistance, la plupart des rebelles burundais avaient déserté les lieux. Le bilan de l’offensive n’est pas connu.
L’intervention n’a en tout cas aucun rapport avec la vaste offensive de l’armée burundaise contre d’autres rebelles lancée à des dizaines de kilomètres de là il y a quelques jours, affirme la mission de l'ONU au Congo (Monusco). Mais elle se veut un signal fort envoyé à tous les groupes rebelles installés dans la zone, alors qu’un ultimatum de reddition pour les FDLR, cet autre groupe rebelle hutu, a expiré vendredi dernier.
Augmenter la pression sur les FDLR
Depuis plusieurs jours, l’ONU annonce qu’une intervention contre ce groupe est imminente. Mais les pays de l’Afrique australe (Sadec) ayant annoncé un sommet mi-janvier pour parler des FDLR, l’ONU dit maintenant attendre leur feu vert. D’ici là, la Monusco veut augmenter la pression sur le groupe armé rwandais. Les positions attaquées hier se situent tout près de celles des FDLR.
L’idée, comme l’explique un responsable de la Monusco, est de montrer que la brigade d’intervention peut attaquer partout et par surprise, même sur des terrains difficiles d’accès comme ces hauts plateaux boisés. L’espoir, c’est que d’autres FDLR se rendent. Car en un an, même pas un tiers d’entre eux ont déposé les armes, et surtout, parmi eux, on ne compte aucun haut gradé de ce mouvement particulièrement bien organisé.