RDC: visite de la mission parlementaire aux activistes encore détenus

Vendredi 3 avril 2015 - 15:00

En République démocratique du Congo, depuis lundi, une mission d'information parlementaire enquête sur l'arrestation de plusieurs militants de la société civile, toujours détenus à l'agence nationale des renseignements. Ils avaient été arrêtés à l'issue d'une conférence de presse le 15 mars dernier avec des activistes burkinabè et sénégalais, accusés par le gouvernement de fomenter une insurrection armée. Les quinze députés de la majorité et de l'opposition ont enfin pu rencontrer hier trois détenus, les trois derniers que les autorités affirment détenir.

Sylvain Saluseke, Fred Bauma, Yves Makwambala vont bien et n'ont pas été maltraités, c'est le premier des enseignements de cette rencontre. Mais les trois jeunes congolais ont en revanche signifié ne pas comprendre pourquoi ils avaient été arrêtés. Sylvain Saluseke aurait expliqué qu'il avait - au lendemain de l'arrestation de ses collègues - accepter de rencontrer le patron de l'Agence nationale de renseignements (ANR) au Grand Hôtel de Kinshasa, puisqu'il estimait qu'il n'avait rien à se reprocher. Il aurait été arrêté à cette occasion.

Entretiens « sans supervision »

Quatre heures d'entretien, « sans supervision », assurent les députés, qui leur ont permis après leur rencontre avec les ministres de l'Intérieur, de la Justice et un représentant de l'ANR, de s'enquérir du bien-être et du point de vue de ces jeunes. Interrogés sur l'accès à un avocat depuis le début de leur détention, il y a plus de quinze jours, un droit prévu par la Constitution, ces trois jeunes ont expliqué aux députés qu'ils étaient surpris d'apprendre qu'ils pouvaient y avoir droit, ils pensaient qu'à l'ANR, ce n'était pas possible.

« Nous faisons bouger les lignes »

« Le ministre de l'intérieur a pourtant écrit le 20 mars une note à la police et l'ANR pour leur rappeler de se comporter conformément à la Constitution et cette lettre, la mission en a reçu copie », justifie une source. « On ne nous a rien refusé », assure - en tout cas - un membre de la mission d'information, mais « pour l'instant, poursuit-il, rien dans les documents transmis par les autorités ne fait état de préparation d'actes terroristes ou des cocktails Molotov ». Références aux propos du porte-parole du gouvernement, Lambert Mende. « Nous avons l'impression que nous faisons bouger les lignes », conclut ce député, évoquant notamment la question de l'accès des familles aux détenus.

 

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