Le Lieutenant-colonel Martin Amouzoun Codjo, porte-parole militaire la Mission onusienne en RD Congo, a assuré mercredi 18 novembre 2015 à Kinshasa que « la situation sécuritaire demeure sous le contrôle des FARDC soutenues par la Force de la Monusco, malgré la récurrence de l’activisme des éléments de la LRA ».
Si « la situation sécuritaire à Kinshasa et dans les autres provinces situées dans l’Ouest de la République Démocratique du Congo a été rapportée calme durant la semaine écoulée », il a indiqué que, dans l’ex-province Orientale, « les Forces onusienne et congolaise poursuivent leurs activités militaires ».
Ces opérations visent, a-t-il expliqué au cours de la conférence hebdomadaire de la Monusco, à « neutraliser les éléments de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), qui continuent de perpétrer des exactions contre les populations civiles dans les districts de Haut et de Bas-Uélé ».
« Dans le district du Haut-Uélé, le 9 novembre 2015, des éléments de la LRA ont fait incursion dans la localité de Makusa, située à 72 kilomètres au Nord de Niangara, kidnappé deux (02) individus et pillé des biens de valeur », rapporte le Lieutenant-colonel Martin Amouzoun Codjo dans le rapport suivant.
SITUATION MILITAIRE
Le 14 novembre 2015, deux (02) individus ont été tués, au cours d’une embuscade tendue par des éléments de la LRA dans la localité de Gongolo, située à 45 kilomètres au Nord de Dungu.
Dans le district de Bas-Uélé, le 9 novembre 2015, des éléments appartenant à la LRA ont attaqué la localité de Kpete, située à 90 kilomètres au Nord de Bondo, tué une (01) femme et kidnappé cinq (05) individus.
Des troupes des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont riposté, et tué un (01) assaillant.
Le 14 novembre 2015, des éléments de la LRA ont tendu une embuscade à deux (02) motocyclistes en provenance de Soudan du Sud, tué l’un (01) d’entre eux de nationalité soudanaise, et blessé l’autre.
Le 15 novembre 2015, deux (02) garçons ont été tués et six (06) autres kidnappés, au cours d’une incursion des éléments appartenant à la LRA dans la localité de Dialimo, située à 35 kilomètres à l’Est de Banda.
Malgré la récurrence de l’activisme des éléments de la LRA dans cette province, la situation sécuritaire demeure sous le contrôle des FARDC soutenues par la Force de la MONUSCO dans cette partie du pays.
En Ituri, la Force de la MONUSCO poursuit, en coordination avec les Forces de Défense et de Sécurité congolaises, ses activités militaires visant à l’éradication du Front de Résistance Patriotique de l’Ituri (FRPI) et du groupe Mayi-Mayi faction ‘’Manu’’, dont les éléments ont perpétré des exactions contre les populations civiles basées dans les territoires d’Irumu et de Mambasa.
Dans les localités situées au Sud du territoire d’Irumu, le 9 novembre 2015, des éléments supposés appartenir au FRPI ont fait incursion dans la localité de Dimo, située à 3 kilomètres au Sud d’Aveba, et pillé des biens de valeur.
Le 10 novembre 2015, des présumés éléments du FRPI ont tendu une embuscade à un groupe de sept (07) femmes dans la localité de Muhani, située à 15 kilomètres à l’Est de Gety, et molesté trois (03) d’entre elles.
Deux (02) autres sont portées disparues à ce jour.
Le 11 novembre 2015, vingt (20) éléments supposés appartenir au FRPI ont attaqué la localité de Mogbe, située à 5 kilomètres au Sud d’Aveba, violé trois (03) femmes et pillé des biens appartenant aux populations civiles.
Par ailleurs, le 13 novembre 2015, des hélicoptères d’attaque de la Force de la MONUSCO qui assuraient la couverture d’une mission de surveillance au Sud-est de Gety, à proximité de la frontière de l’Ouganda dans une zone abritant un camp du FRPI, ont été pris à partie par des combattants du FRPI. Nos hélicoptères ont riposté avec leurs canons pour appuyer les troupes opérant au sol.
La MONUSCO agit dans le cadre de son Mandat de protection des populations civiles et de ses règles d’engagement et ce, en réponse aux exactions commises par les éléments illégaux de FRPI contre les populations civiles.
Elle encourage les combattants illégaux à adhérer sans tarder au processus de désarmement volontaire.
Le 14 novembre 2015, les éléments du FRPI ont fait incursion dans les localités de Ndenge et Mbolumbolu, situées respectivement à 17 et 22 kilomètres à l’Est et au Sud-ouest d’Irumu-centre, et pillé des biens de valeur.
Plusieurs civils qui résistaient aux activités négatives de ces insurgés, ont été torturés.
De plus, dans le cadre des activités civilo-militaires, la Base Opérationnelle de la MONUSCO de Komanda, a au cours des activités de sensibilisation communautaire menées le 13 novembre 2015 au centre de l’association des personnes vivant avec handicaps, situé à approximativement 3 kilomètres au Nord de Komanda-centre, offert à titre gracieux, des machines à coudre et des appareils pouvant permettre l’ouverture d’une salle de cinéma, afin de générer des revenus à l’association.
Dans le territoire de Mambasa, le 12 novembre 2015, environ cent (100) éléments du groupe Mayi-Mayi faction ‘’Manu’’, ont attaqué le poste de contrôle de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), situé dans la localité de Mabukusi, à 23 kilomètres à l’Ouest de Mambasa-centre, sur la route de Kisangani, tué un (01) garde forestier et kidnappé un autre.
Les unités de l’armée congolaise ont été rapidement déployées dans la région de Mabukusi, et ont poursuivi la traque des assaillants.
Les troupes des Forces onusienne et congolaise, ont renforcé leurs positions dans la zone et surveillent étroitement la situation dans la région de Mambasa-centre et sa périphérie, dans le but d’interdire toute infiltration des insurgés, de rassurer les populations locales paniquées, et d’assurer également leur protection.
Le contingent Bangladais de la Force de la MONUSCO soutient les troupes de l’armée congolaise engagées dans la traque des assaillants, par le déploiement des troupes d’intervention rapide sur les axes principaux menant vers Mambasa-centre, et des patrouilles motorisées dans le secteur.
Situation « volatile et imprévisible » à Beni
Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire est généralement calme, mais demeure volatile et imprévisible dans le territoire de Beni.
Dans le territoire de Beni, les éléments de l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF), ont ciblé leurs attaques contre les unités des Forces onusienne et congolaise, ainsi que les populations civiles basées dans les régions de Mayimoya et de Kokola.
Le 11 novembre 2015, des éléments appartenant à l’ADF ont attaqué la localité de Mayimoya, située à 7 kilomètres au Sud-ouest de Linzo.
Ils ont tendu une embuscade à deux (02) soldats des FARDC, qui ont été secourus et récupérés par des troupes d’intervention rapide des FARDC.
Une (01) femme a également été exécutée par ces assaillants.
Le 13 novembre 2015, des éléments de l’ADF ont attaqué les positions des FARDC situées dans la localité de Kokola, à 7 kilomètres au Sud d’Eringeti.
La Brigade d’Intervention de la Force de la MONUSCO a déployé des patrouilles pour soutenir les FARDC dans la région
Le climat sécuritaire au Nord-Kivu, est également perturbé dans les autres territoires de cette province par des activités négatives récurrentes des éléments des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), perpétrées contre les populations civiles.
En outre, les accrochages réguliers entre les éléments des FDLR/FOCA (Forces Combattantes Abacunguzi) et ceux du groupe Mayi-Mayi faction ‘’Yira’’ dans la région située entre Kimaka (16 kilomètres au Sud-ouest de Loufu) et Miriki (13 kilomètres au Sud-ouest de Loufu), constituent une préoccupation sérieuse quant à la situation sécuritaire dans la zone, car ils provoquent régulièrement des meurtres et des déplacements des populations civiles.
Deux (02) civils ont été blessés le 10 novembre 2015, au cours d’accrochages entre des éléments des FDLR et les Mayi-Mayi ‘’Yira’’ dans la région de Luhanga, située à 12 kilomètres à l’Ouest de Luofu.
Le 14 novembre 2015, cent vingt (120) familles ont quitté la localité de Kimaka vers Miriki, suite aux accrochages entre les éléments des FDLR/FOCA et ceux du groupe Mayi-Mayi faction ‘’Yira’’ dans le secteur.
Par ailleurs, la coalition FDLR/FOCA-Mayi-Mayi Lafontaine, commet des violations graves des droits de l’Homme dans la province.
Le 14 novembre 2015, des éléments de cette coalition ont attaqué et tué deux (02) chefs locaux dans la région de Vihumba, située à 40 kilomètres au Sud de Bonyatenge.
Au chapitre des redditions dans la province, du 11 novembre 2015 à ce jour, treize (13) éléments en provenance des groupes armés, se sont rendus aux troupes de la Force onusienne déployées dans la province.
Il s’agit de : cinq (05) des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), deux (02) du groupe Mayi-Mayi ‘’Lafontaine’’, un (01) du groupe Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki et cinq (05) de divers groupes Mayi-Mayi.
Redditions volontaires au Sud-Kivu
Au Sud-Kivu, l’environnement sécuritaire est globalement sous le contrôle des Forces onusienne et congolaise, et reste dominé par des opérations menées contre les groupes armés, mais également par des redditions volontaires des membres de ces forces négatives.
Le 10 novembre 2015, deux (02) éléments du groupe Mayi-Mayi faction ‘’Makombo’’ ont été capturés par des troupes des FARDC, au cours d’opérations menées dans la localité d’Evari, située à 57 kilomètres au Sud-ouest de Walungu-centre.
Le climat sécuritaire dans cette province est aussi marqué par des exactions perpétrées par des éléments des FDLR contre les populations civiles.
Le 9 novembre 2015, six (06) rebelles des FDLR aux ordres du ‘’Capitaine’’ Aboubakar, ont attaqué un véhicule commercial sur le pont situé dans la région de Mudube, à 47 kilomètres au Nord-est de Mwenga-centre, dans le territoire de Mwenga, blessé deux (02) passagers et emporté tous les biens des occupants du véhicule.
Au chapitre des redditions dans la province, le 10 novembre 2015, dix (10) éléments du groupe Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki se sont rendus volontairement avec onze (11) armes AK-47, aux troupes des FARDC déployées à Nzibira (40 kilomètres au Sud-ouest de Walungu-centre, dans le territoire de Walungu) et à Shabunda-centre (dans le territoire de Shabunda).
Six (06) autres armes AK-47 ont été rendues aux FARDC par des membres d’un groupe de défense local à Lemera, situé à 58 kilomètres au Nord-ouest de Sange, dans le territoire d’Uvira.
Situation « tendue » au Katanga
Au Katanga, la situation sécuritaire quoique généralement calme, demeure cependant tendue.
Dans le territoire de Manono, la résurgence des conflits interethniques entre les communautés Luba et pygmée a été rapportée.
Le 11 novembre 2015, des combattants du groupe Mayi-Mayi pygmée ont attaqué les membres d’une famille Luba dans la brousse située dans la région de Kayumba, à 135 kilomètres à l’Est de Manono-centre, et blessé grièvement deux (02) individus, dont un enfant.
Les blessés ont été évacués vers l’hôpital de Kiambi pour une meilleure prise en charge médicale.
Dans le territoire de Mitwaba, le 12 novembre 2015, des miliciens Mayi-Mayi en provenance du parc d’Upemba, armés de cinq (05) AK-47 et d’armes blanches, ont fait incursion dans quatre (04) villages :
Kipombo (224 kilomètres au Sud-ouest de Mitwaba-centre), Lusuafa (221 kilomètres au Sud-ouest de Mitwaba-centre), Tomombo (237 kilomètres au Sud-ouest de Mitwaba-centre), Kylunga (197 kilomètres au Sud-ouest de Mitwaba-centre), pillé des biens appartenant aux commerçants et incendié plusieurs maisons.
Enfin, la Force de la MONUSCO a mené 1138 patrouilles armées, dont 300 nocturnes, et fourni 48 escortes pendant la période sous examen.