RETOMBEES DE LA REVUE A MI-PARCOURS DU DOCUMENT DE STRATEGIE PAYS 2013-2017 BAD : LES PME SOLLICITENT DES FONDS DE GARANTIE

Vendredi 11 septembre 2015 - 06:34

La délégation de la principale institution financière du Continent a, par ailleurs, fait rapport
au ministre rd congolais des Finances
Les pratiques à la Banque africaine de développement (BAD) imposent qu’après l’adoption d’une stratégie pays, et un temps de mise en œuvre, qu’on fasse un bilan à mi-parcours. Cet exercice, la Banque l’a débuté depuis le début de semaine. Et hier mercredi 10 septembre, la BAD, avec à sa tête le représentant résident, Sylvain Maliko, a rendu compte au ministre des Finances de grandes lignes de conclusions tirées en discutant avec ses départements. En attendant l’atelier de restitution des conclusions de la mission prévue lundi 14 septembre.

Selon Sylvain Maliko, la Banque africaine de développement a un cadre de référence par pays pour ses interventions. Et la RDC a conclu, en 2013, un Document de stratégie pays avec la Banque qui a concentré d’une certaine manière sélective ses opérations sur deux piliers : le premier ce sont toutes les infrastructures qui aident à améliorer le niveau des investissements dans l’économie. Ces infrastructures, explique-t-il, sont l’énergie, parce que l’énergie est centrale, l’eau, les voies de communications, les routes, la navigation aérienne mais aussi quelques secteurs tels que les communications sur lesquelles la Banque pense qu’il y a possibilité à accompagner la RDC.
Le deuxième pilier, c’est donner les possibilités à l’Etat d’avoir plus de marge de manœuvre sur la mobilisation des ressources de manière à soutenir les efforts des investissements publics.
Par rapport à ces deux piliers, la BAD a mis en route une série d’opérations qui se déroulent. Le but de la revue à mi-parcours, c’est s’assurer que la trajectoire est bonne, que les intervenants sont effectivement présents, efficaces et d’une certaine manière voir là où il est possible, pour le restant de la période de mise en œuvre de cette stratégie, modifier certaines stratégies là où il y a des erreurs ou certaines insuffisances.
C’est ainsi que mercredi 10 septembre dans la matinée, Sylvain Maliko et sa délégation se sont rendus à la FEC, présenté comme porte-parole du secteur privé, qui demeure un partenaire important en matière de développement. Maliko explique que " le secteur privé est dans la production, la création d’emplois, la distribution des revenus, et le secteur privé d’une certaine manière contribue à faire en sorte que le pays aille vers ce qu’il vise lui-même en 2030, l’émergence. " Ce sont des partenaires pour le Congo, ce sont également des partenaires pour les questions de développement.
" C’est pour cette raison que nous sommes venus rencontrer la fédération des entreprises du Congo, pou’r être à leur écoute, nous assurer des points d’entrée qu’ils ont en vue pour accompagner le secteur public dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement. Je pense qu’il est important d’établir cette base de dialogue parce que l’une de première préoccupation que nous avions ensemble exprimer avec le président de la FEC c’était d’établir une base de dialogue permanent pour permettre aux deux parties d’avoir une bonne compréhension d’attentes réciproques et d’identifier les domaines sur lesquels nous pouvons agir ensemble ", a-t-il indiqué.
Résumant les discussions avec la FEC, Sylvain Maliko affirme " avoir bien noté, et cela va dans le sens de ce que nous avons aussi écouté du secteur public, la question du soutien au secteur agricole. Je pense que le potentiel agricole de la RDC n’est plus à démontrer. Malheureusement le paradoxe est qu’aujourd’hui sur certains produits qui sont essentiels pour l’autosuffisance alimentaire, il y a une certaine dépendance vis-à-vis des importations. Il faut inverser cette tendance pour que les opérateurs du secteur agricole soient plus présents et apportent un peu plus en matière d’autosuffisance alimentaire. "
Il souligne que " le secteur agricole est ce secteur qui a fait la force de beaucoup de pays aujourd’hui développés. La RDC a un potentiel agricole énorme, qu’est-ce qu’on peut faire pour que l’agriculture, au-delà des autres secteurs qui tirent la croissance, soit suffisamment présente et soit ce cadre de référence pour l’inclusivité de la croissance. "
Ba Mohamadou, expert financier à la BAD, note lors de différents entretiens, il y a des attentes très fortes de la part des partenaires ici pour que la BAD s’implique davantage sur plusieurs aspects. Le premier étant celui de la consolidation et de la création d’un cadre institutionnel et financier qui permette une meilleure compréhension entre les PME et les banques. Ceci pour que les PME congolaises puissent avoir accès aux crédits dont ils ont besoin à la fois dans le processus d’investissement et dans le processus d’exploitation, et ceci à des coûts acceptables et sur des délais qui leur permettent de pérenniser les investissements et de pouvoir rembourser sereinement ces crédits.
L’autre attente, aussi forte, c’est celle d’apporter une assistance nécessaire à la consolidation, à la création d’un cadre où il y a des acteurs financiers spécifiquement dédiés au financement des PME qui comprennent la problématique des PME, les difficultés qu’elles ont à obtenir des crédits avec les banques commerciales à savoir tout un tas de garanties qui leur est demandé, malheureusement très souvent qu’elles ne peuvent pas fournir. La BAD a donc à faire dans ce créneau bien spécifique.
Il y a aussi un besoin d’établir un dialogue franc et sincère entre l’ensemble de ces acteurs pour comprendre pourquoi on en arrive à de tels taux de financement aussi élevé.
Pour l’expert de la BAD, le fait de discuter, de rapprocher les positions, va faire qu’il va y avoir un consensus permettant de réduire justement ce taux et de le ramener à des taux acceptables sur le niveau du marché local.

RENCONTRE AVEC L’ASSOCIATION CONGOLAISE DES BANQUES
De la rencontre la veille avec l’Association congolaise des banques, les experts de la BAD ont noté une très forte attente des banques sur leur accompagnement pour pouvoir aider à créer un environnement favorable à la mobilisation des ressources sur leur terme. C’est un de leurs besoins prioritaires, affirment-ils. Ils ont besoin d’être assistés dans la mobilisation des ressources à long terme.
La mission repart avec toute une liste de demandes sur laquelle elle va travailler avec ses experts locaux et soumettre à la Banque pour essayer d’être concret, d’apporter des solutions spécifiques à ces demandes là.
Le ministre Yav Mulang donne le rendez-vous en début de semaine. " Nous ferons le point de la situation, nous examinerons également d’autres secteurs qui paraissent prioritaires comme l’énergie, comme le renforcement des capacités dans les différents domaines et nous procéderons aux ajustements là où c’est nécessaire sinon à la consolidation, à la mise en œuvre de tous les instruments qui permettent de consolider les acquis. " Didier KEBONGO

 

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