Ainsi qu’on le sait, le Président de la République, J. Kabila a initié des Consultations qui avaient démarré au Palais de la Nation.
Jeudi le 11 juin dernier, c’était le tour des Ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques d’être reçus par J. Kabila. D’après la mise au point du Gouvernement que l’on va découvrir ci-dessous, les Diplomates présents à cette audience, auraient poussé le bouchon des exigences, jusqu’à hiérarchiser les scrutins électoraux et à choisir celles plus Importantes, que leurs pays peuvent financer. Face à une requête aussi inacceptable, le Gouvernement congolais a, sans atermoiements, dit : NON!
Découvrez, la mie au point du Gouvernement, ci-dessous, signée par son porte-parole, le sémillant Lambert Mende.
Mise au point du gouvernement de la RDC
Au terme de l’audience accordée ce jeudi 11 juin 2015 par le Chef de l’Etat à une délégation des Ambassadeurs et Chefs de missions diplomatiques, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo tient à faire la mise au point ci-après :
1.Le Président de la République, Chef de l’Etat, a expliqué aux représentants de la Communauté Internationale sa démarche à travers les consultations en vue d’un dialogue politique tel que réclamé par une partie de l’Opposition qui n’avait pas pris part aux concertations nationales de 2013. Après avoir rappelé le cauchemar vécu par la population de Kinshasa en 2007 après le scrutin de 2006 dont on s’accorde à reconnaître la bonne tenue, lorsqu’un candidat s’était attaqué aux forces de défense et de la sécurité, ainsi que les actes graves d’agression physique qui .émaillèrent les élections de 2011 notamment à Kinshasa, à Kananga et dans d’autres agglomérations, le Président a fait part à ses interlocuteurs de sa volonté de garantir l’organisation d’élections certes libres et démocratiques en 2015 et 2016 mais, aussi et surtout apaisées comme la Constitution lui en fait l’obligation et ce, en tirant les leçons des incidents susmentionnés. Les diplomates présents à l’audience se sont tous félicités de cette initiative et ont signalé qu’ils partageaient les défis relevés en termes de thématiques du dialogue national projetée.
2.En ce qui concerne la série de consultations électorales prévues en 2015 et 2016, à savoir : les élections locales et urbaines, provinciales, législatives et présidentielle, le Président de la République a informé ses interlocuteurs que le coût global en état estimé à 1 milliard 200 millions de dollars. Il a invité ceux d’entre eux qui le pouvaient à prêter main-forte au gouvernement de la République pour mettre à la disposition de la Ceni les moyens de son action à cet égard. En réponse à cette requête, les représentants de l’Union européenne et du Secrétariat général des Nations Unies ont indiqué qu’ils n’étaient prêts à apporter un appui qu’aux élections législatives et présidentielle de 2016 qu’ils considéraient comme plus importantes que les autres.
3. Le Gouvernement s’inscrit en faux contre l’idée selon laquelle il existerait des élections plus importantes que d’autres et rappelle que la matière électorale relève de la souveraineté d’un peuple. Les élections locales, municipales, provinciales, législatives ou présidentielle étant toutes prévues et organisées soit par la constitution, soit par les lois de la République, nul ne peut décréter “ peu importante l’une quelconque d’entre elles, hormis le constituant ou le législateur congolais.
Le Gouvernement qui est en charge du financement des élections considère des nouvelles conditionnalités auxquelles ces partenaires soumettent leur appui aux cycles électoraux comme réédition de leur attitude lors des scrutins de 2011, lorsque de généreuses promesses d’appui aux scrutins législatifs et présidentiel ne furent pas tenues sous le prétexte d’une panoplie d’autres conditionnalités. Il est permis dans ces conditions de penser à un nouveau rendez- vous manqué avec lesdits partenaires pour tous les cycles électoraux à venir. Le Gouvernement reste ouvert à tous les partenaires désireux d’accompagner notre pays dans ces échéances cruciales tout en soulignant que l’acceptation d’un tel accompagnement dépendra du respect de la souveraineté de la République Démocratique du Congo.
4. Par ailleurs, le Gouvernement déplore que des partis qui avaient insisté pour la tenue d’un dialogue politique inclusif après les concertations nationales de 2013 auxquelles ils n’avaient pas pris part se soient abstenus de participer aux consultations initiées par le Président de la République pour préparer un tel dialogue.
En tout état de cause, il revient au Chef de l’Etat, après avoir écouté toutes les entités consultées, de décider si les éléments utiles pour la tenue dudit dialogue politique sont remplis et de convoquer, subséquemment, de telles assises. A moins qu’il ait pu se faire une idée suffisamment claire sur l’entendement des uns et des autres au sujet des questions-clés y relatives que sont notamment le calendrier électoral et le strict respect par tous des fondamentaux de la loi pendant les opérations électorales à venir.
Fait à Kinshasa, le 11 juin 2015
Lambert MENDE OMALANGA