RUMEURS SUR LES PRETENDUES PLAINTES CONTRE CERTAINES PERSONNALITES LES PRÉCISIONS DU PGR

Vendredi 3 juillet 2015 - 06:08

" Le document du Conseiller spécial du chef de l’Etat chargé de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme, le Pr Luzolo Bambi Lesa, ne constitue pas une plainte, mais une dénonciation ", affirme Flory Kabange Numbi.

Le Procureur général de la République, Flory Kabange Numbi affirme avoir reçu le document du conseiller spécial du chef de l’Etat, le Pr Luzolo Bambi. Mais contrairement aux rumeurs, il ne s’agit pas d’une plainte mais d’une dénonciation, affirme le PGR. Car, précise-t-il, ledit rapport ne résulte pas d’une enquête judiciaire. Selon l’office du PGR, le Conseiller spécial du chef de l’Etat en charge de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme, a posé son acte dans ses attributions. Il n’est pas habilité à porter plainte, mais il est droit de dénoncer des situations. Et que par ailleurs le dossier ne porte aucun nom. Tout ce qui se raconte sont des rumeurs. Le PGR a mis en garde ceux qui citent les gens sans en avoir la preuve.

Déjà en octobre 2009, lors de la rentrée judiciaire, l’organe de la loi avait autorisé les magistrats à poursuivre les auteurs de l’infraction de détournement des deniers publics. Il s’agit d’une infraction commise souvent par des "Kuluna en cravate ".
Par la même occasion, Flory Kabange Numbi avait appelé la population à dénoncer tout comportement suspect. Pour le PGR, il n’y a pas une justice pour les petits et une autre pour les grands. Tout le monde est égal devant la loi. Le PGR ne veut pas que la tolérance zéro ne soit ni un slogan creux, ni un mot d’ordre qui vise les menus fretins.

FINIS LES PRIVILEGES DES JURIDICTIONS
En clair l’organe de la loi voudrait aussi voir en RDC les personnes bénéficiant des privilèges des juridictions, ou tout au moins ceux qu’on appelle les intouchables, être aussi déférées devant la justice et subir la rigueur de la loi. Pour cela le PGR avait invité les décideurs politiques à penser vite à réadapter les textes légaux en la matière.
Le 23 juin dernier, le conseiller spécial chargé de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme, le Pr Luzolo Bambi Lesa, a remis une déposition au Parquet général de la République.
Selon Luzolo Bambi Lesa, plusieurs dénonciations formulées par les particuliers, concernent les détournements des deniers publics et la corruption presque dans tous les secteurs de la vie nationale. Il ne reste qu’à la justice de faire son travail. Luzolo Bambi n’a pas, cependant, cité les présumés auteurs de ces actes délictueux.
Ce qui est sûr est que les présumés auteurs n’échapperont pas à la sanction une fois que leurs responsabilités seront établies, au terme d’un jugement coulé en force de chose jugée. Mais, on n’en n’est pas encore là car, le parquet doit d’abord instruire le dossier, réunir les éléments de preuve, avant de le soumettre aux cours et tribunaux.
Les observateurs estiment que quand l’heure viendra de passer à l’acte, la justice ne sera pas instrumentalisée par les puissances économiques, qui seront face au numéro un du pays, garant du bon fonctionnement de toutes les institutions de la République. Cela y va de l’avenir de la RDC, qui a besoin d’un budget à sa taille.
LE TRESOR SAIGNE A BLANC
Selon le rapport du conseiller du chef de l’Etat en matière de la bonne gouvernance, la RDC est ruinée par une fraude fiscale, évaluée à 15 milliards de dollars américains par an, alors que son budget atteint difficilement les cinq milliards USD en ressources propres. Un paradoxe dénoncé par Luzolo Bambi, au mois de mai dernier. Et le pays est mal coté sur l’échiquier mondial, en matière de corruption. La RDC occupe la 154ème place sur 174 pays parmi les plus corrompus.
La corruption, qui est devenue endémique, nécessite des mesures drastiques pour l’éradiquer. A son avènement en mars dernier, Luzolo Bambi avait souligné que la victime de la corruption, c’est la population. Didier KEBONGO