Scandale aux PT-NTIC : 600 millions USD pour un deuxième accord

Vendredi 9 octobre 2015 - 16:05

La République Démocratique du Congo a enregistré un fiasco dans sa connexion à la fibre optique. A ce sujet, les responsabilités sont partagées. D’une part, l’on accuse la Société commerciale des postes et télécommunications (SCPT) de complaisance dans la signature des contrats pour la mise en oeuvre du projet. D’autre part, l’on pointe du doigt le ministère des PTNTIC d’user de son « super pouvoir» pour signer des accords sans études préalables ni précautions de contrôle.

 

Des contrats sont signés comme dans une porcherie.

Soit avec une entreprise par la SCPT ou avec une autre par le’ ministère des PTN-TIC, sans toutefois respecter les principes régissant le marché public. L’argent de i’Etat est dépensé en désordre et selon des principes clientélistes en toute impunité sans interpeller même une conscience d’homme d’Etat. Dans tout cela, c’est le peuple congolais qui en sort perdant au profit d’une poignée d’individus qui ne visent que leur propre intérêt égoïste.

 

Aux dernières nouvelles, la bataille acharnée se passe entre la société chinoise CITCC qui aurait signé avec la SCPT un contrat de 350 millions de dollars depuis 2006 pour le déploiement de la fibre optique, sur une longueur de 11.000 km d’une part. La société chinoise ZTE, d’autre part, revendique un accor4 de 600 millions de dollars signé avec le ministère des PTNTIC en 2012 destiné à couvrir certains tronçons communs. Cette dernière semble bénéficier de l’appui des dirigeants haut placé devant lesquels la nouvelle société congolaise des postes (ex OCPT) a du mal à faire le contrepoids. Le montant global de cet accord serait initialement de l’ordre de quelques milliards de dollars américains. Jugé exorbitant, la société ZTE l’a revue de moitié pour mériter l’aval du ministère des PTNTIC. Notre rédaction a essayé de se renseigner auprès des services de l’Etat en charge de passation de marchés public pour recueillir des plus amples détai1s. Mats hélas, il en ressort que depuis avril 2010, aucun marché de cette envergure ne peut être attribué sans autorisation spéciale de gré à gré de la DGCMP. Aussi, notre équipe de, la rédaction a-t-elle cherché sans succès les informations complémentaires par rapport à ce dossier. Déjà, le 19 mars 2015 à l’hôtel Béatrice de la Gombe, M. Ahmadou Moustapha N’DIAYE a présidé au lancement de la 5ème phase du Central African Back-bone (CAB-5) pour la République démocratique du Congo. Financé à hauteur de quelques 92 millions de dollars par la Banque mondiale, ce- projet géré par COPIREP se propose de fournir la connexion à haut débit entre les grandes villes ; pour le cas d’espèce se sont plus les villes de l’Est qui devraient en être principalement bénéficiaires, la cérémonie de l’Hôtel Béatrice était rehaussée de hi présence du vice-Premier Ministre en charge des PI NTIC, et de la ministre du Portefeuille qui s’était dit très engagée pour la réussite de la mise en oeuvre de ce projet.

 

Au regard de ce qui précède, notre rédaction se demande s’il existe une coordination centrale dans la prise de décision en générale et en particulier sur le dossier précis de la fibre optique. A la lumière des informations à notre possession, il en ressort l’existence de la superposition de deux contrats sur la même phase d’une part, celui de la SCPT avec CITCC et d’autre part, celui du ministère des PTNTIC avec la société ZTE. De surcroît, le projet CAB-5 de la Banque mondiale géré par COPIREP se propose de financer presque le même tronçon.

 

A qui profite réellement l’entretien du bras de fer entre les firmes chinoises ou entre la SCPT et le ministère des PT-NTIC ? Existe-il un réseau mafieux qui tirerait profit en multipliant accords et contrats léonins en bafouant toute la législation en vigueur ? A l’heure de la prise de conscience pour l’émergence du Congo, la fibre optique est un moyen efficace de booster l’économie nationale et de favoriser l’intégration régionale comme le prévoit la vision politique du Chef de l’Etat. Hélas, le pouvoir exorbitant de certaines autorités ne cesse d’indigner l’échiquier de la classe décisionnelle de notre pays sur la place publique sans aucune mesure disciplinaire ni dissuasive. Le moment est plus qu’arrivé où les vrais commanditaires qui roulent pour des intérêts farfelus de leur ventre doivent subir la force de la loi. Rien ne peut justifier des tels agissements au niveau d décideurs ni des chefs d’entreprises sinon l’amateurisme ou la cupidité au détriment au peuple tout entier. Ce sont des embûches masquées aux efforts colossaux déployés pour le développement et l’émergence de la RD Congo. Dossier à suivre.

 

Par CN