SECTEUR DES TELECOMS CONGOLAISES LE PROJET DE LOI FAIT POLÉMIQUE

Jeudi 24 mars 2016 - 05:12

Certains articles de ce projet qui prônent l’ouverture de la gestion de la fibre optique aux opérateurs privés sont un danger pour la sécurité et la souveraineté nationales, affirment experts indépendants et syndicalistes.

Les syndicalistes et tout le personnel de la Société commerciale des postes et des télécommunications (SCPT) ont bruyamment réagi contre le nouveau projet de loi sur les Télécoms et les TIC en RDC. A leur avis, ce projet qui prône l’ouverture totale de ce secteur est un danger pour la sécurité et la souveraineté nationales. Les syndicalistes de la SCPT affirment que l’Etat devrait se doter des infrastructures de base de télécommunications avant d’envisager l’’ouverture totale comme le suggère le projet de loi qui a été soumis à la validation des experts sectoriels. Cette ouverture concerne le Back Bône national, métropolitain et d’accès. Ce que redoute nombre d’experts indépendants relayés par les syndicalistes, c’est que l’ouverture de la gestion de la fibre optique aux opérateurs privés mette fin à la souveraineté de l’Etat sur cette matière ultrasensible.

Actuellement, il est remarqué le retour en grâce de l’opérateur public des télécommunications nationales,appliqué, notamment, à la gestion rationnelle de la fibre optique qui a contribué à la réhabilitation du siège de la SCPT sur le Boulevard du 30 juin, affirment plusieurs sources. Et les mêmes sources font remarquer que l’Etat congolais a investi près de 400 millions USD sur un prêt d’Etat à Etat. Elles estiment qu’il y a beaucoup de risques pour le remboursement au cas où ce projet qui fait polémique serait validé.

MENACE CONTRE LA SOUVERAINETE

Pour les syndicalistes de la SCPT, il sera de bon droit que leur entreprise soit maintenue dans sa qualité d’Exploitant public jouissant des droits exclusifs et spéciaux pour l’établissement et l’exploitation du réseau de base.
Et aussi pour des raisons de préservation de la sécurité et de la souveraineté nationales, ils estiment qu’il sera de bon aloi que la licence d’infrastructure soit réservée à l’exploitant public seul, et qu’à lui soient également reconnus ses droits exclusifs pendant une période d’au moins vingt ans.
Par conséquent, le banc syndical, appuyé par l’ensemble du personnel, demande la révision des articles controversés de ce projet de loi sur les Télécoms congolaises, particulièrement les articles 15, 17,65 et 356 indexés comme source des conflits, et aliénant la souveraineté nationale.
Au-delà de cette controverse, la SCPT a, depuis un peu plus de cinq ans maintenant, changé de visage. Elle a incontestablement réussi à unifier l’Afrique de l’Est à l’Afrique de l’Ouest grâce au Back Bône actuel.
A ce moment, la SCPT s’attèle à réaliser la phase II du projet de la connexion de la fibre optique de Moanda, dans la province du Kongo Central, à Sakania via Kasumbalesa, dans l’ex-province du Katanga.
Selon les informations, tout est fin prêt pour l’opérationnalisation de ce projet portant sur la phase II de la connexion de la fibre optique. FDA