Est-ce le go de l’opération " mains propres " ? Tous les Congolais aimeraient y croire. Est- ce le début de la fin de la République des " intouchables " ? Principales victimes de la corruption quasi institutionnalisée, les Congolais d’en bas ne demanderaient pas mieux. Eux qui entonnent en chœur depuis les années Mobutu le requiem pour l’impunité. Sans succès jusqu’ici.
Car, au bord du fleuve Congo, la lutte contre la prédation a la peau dure. Ce qu’au Congo-Zaïre on appelle " antivaleur " survit insolemment aux différents régimes. Au grand dam du petit peuple - en somme le plus grand nombre- qui n’a que ses yeux pour constater. Et…pleurer.
Par intermittence, des tentatives d’assainissement des mœurs dans la gouvernance sont signalées. Davantage - hélas- sous le mode effet d’annonce que comme une action s’inscrivant dans la durée. Plus comme une campagne avec des cibles bien précises que comme une démarche inhérente à l’Etat de droit.
C’est bien là le hic du problème. Il ne faudrait surtout pas que la croisade en cours s’arrête en si bon chemin avec l’interpellation de certaines personnalités. Pour emprunter au lexique très congolais, pour sa crédibilité, l’opération " mains propres " devrait être "globale et inclusive ". Personne ne devrait y échapper.
La loi devrait donc être la même pour tout le monde. Sinon, elle sonnerait dans l’opinion au mieux comme une justice à géométrie variable, au pire comme un règlement de comptes. Avec forte saveur politicienne. Alors, cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? Là est toute la question. José NAWEJ