Sida : prostituées et homosexuels sous haute surveillance

Lundi 29 février 2016 - 11:15

Débutée au mois de janvier 2016, la campagne de distribution des préservatifs, dépistage et traitement du VIH/Sida ciblant les populations clés (les professionnelles du sexe, les utilisateurs des drogues par voie intraveineuse, les homosexuels et  les transgenres) dans la ville de Kinshasa, se clôture ce lundi 29 février 2016.  Le samedi 27 février 2016, l’ONG PASCO (Parlons Sida aux Communautaires), en partenariat avec l’OMS, Cordaid, l’ONUSIDA, SANRU, PNMLS… a tenu un point de presse pour faire l’état des lieux.

D’entrée de jeu, Michel Lay, Coordonnateur de Pasco, a fait savoir que deux équipes étaient déployées sur le terrain, à savoir une équipe des techniciens de laboratoire et une autre composée d’éducateurs.

Le bilan provisoire relevé dans certains points chauds révèle que 2.652 personnes issues du groupe-cible ont été sensibilisées, dont 2053 testées. De ce test, 52 personnes ont été déclarées séropositives et 26 placées sous traitement.Par ailleurs, 1.173 personnes ont été référées dans des centres conviviaux (669 professionnelles du sexe, 244 homosexuels (HSH/MSM) et 260 clients des professionnelles du sexe).

Par ailleurs, les équipes déployées sur le terrain ont distribué 292.394 préservatifs masculins, 317 préservatifs féminins et 1.000 gels lubrifiants.

Michel Lay s’est dit satisfait de constater que la population commence de plus en plus à avoir le réflexe de se faire dépister, contrairement aux années antérieures où il était difficile de convaincre les gens à réaliser ce genre de test.

Concernant les populations-clés, le coordonnateur de PASCO a indiqué qu’ils ont pu les atteindre grâce à la collaboration des points focaux issus de cette même catégorie, tels que les homosexuels, qui les aide à repérer les coins chauds où se trouvent leurs amis afin qu’ils soient également sensibilisés et dépistés. Car, dit-il, les enquêtes ont révélé que ce groupe constitue l’épicentre de la contamination au VIH/Sida.

Dans ce même ordre d’idées, le coordonnateur du PSSP (Progrès Santé Prix), Hilaire Mbwolie, a indiqué qu’on dénombre actuellement à Kinshasa 450 poins chauds où se pratique le commerce du sexe. Et certaines professionnelles du sexe s’accouplent avec au moins 80 partenaires par an sans aucune protection, faute de sensibilisation. D’où l’importance de mener pareille activité afin non seulement de combattre des comportements sexuels à risques, mais aussi vulgariser les méthodes préventives.

Non à la discrimination

De son côté, Casimir Manzengo, représentant de l’OMS, a insisté sur le fait qu’en offrant des services aux groupes-cibles, on ne cherche pas à encourager les mauvaises pratiques sexuelles. C’est plutôt une façon de limiter la contamination au VIH/Sida, dont le taux de prévalence est fort élevé chez cette catégorie de personnes.

Il a estimé que le fait de stigmatiser ou discriminer les professionnelles du sexe est une bombe à retardement, puisque ce sont elles qui partent en réalité contaminer la population générale. « Il faut que ces gens aient accès aux services, de la même manière que tout le monde, car personne ne sait si son partenaire passe par là… Tant qu’il y aura la discrimination ou la stigmatisation, cette population va se retrancher et on ne saura pas la dépister.», a-t-il relevé,  tout en signalant que l’objectif pour la communauté internationale est d’éliminer le VIH/Sida d’ici 2030. Selon le plan mis en place, il faut que d’ici 2020,  90% des P.V.V (Personnes vivant avec le Vih/Sida) connaissent leur statut sérologique et accèdent aux soins afin d’éliminer cette pandémie.

Perside DIAWAKU

 

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