SORTIE DE CRISE EN RD CONGO LE G7 NI POUR LE DIALOGUE NI POUR UNE TRANSITION !

Mardi 23 février 2016 - 06:13
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En lieu place, cette plateforme de l’Opposition préconise des négociations directes en vue de tenir les élections dans le délai.
Faut-il absolument un dialogue pour sortir la RD Congo de sa crise politique actuelle ? Au sein du G7, le ton monte. Pour les sociétaires de cette plateforme politique de l’Opposition, seules les négociations directes peuvent décrisper la situation actuelle. Charles Mwando Nsimba, président en exercice du G7, l’a déclaré au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée hier lundi 22 février au siège du G7, place Socimat dans la commune de la Gombe.

Mwando n’y va pas avec des muselières. " Le G7 n’est ni pour le dialogue ni pour une quelconque transition politique ", tranche le doyen du G7. Comme pour dire, les allégations que certaines langues (mauvaises ?) ont faites la semaine dernière dans les colonnes de certains tabloïds paraissant à Kinshasa, n’ont eu aucun fondement. Selon les auteurs desdites affirmations, le G7 était bel et bien favorable à un dialogue politique en RD Congo pour sortir le pays de l’impasse politique actuelle. Rejetant tout en bloc, ce regroupement politique, par la bouche de son président, considère ces tribunes libres comme une simple diffamation.

LA CONSTITUTION A TOUT PREVU
A moins d’une année, le mandat constitutionnel actuel du Président Joseph Kabila touche à sa fin. Arithmétiquement, les Congolais y sont à quelque neuf mois seulement. D’ores et déjà, le compte à rebours a commencé. Joseph Kabila devra donc passer le bâton de commandement à son successeur démocratiquement élu au suffrage universel direct. C’est constitutionnel. Cependant, il est constaté qu’au moment où les échéances avancent à grand pas, l’organisation de la présidentielle dans le délai constitutionnel demeure incertaine. En tout cas, rien de concret n’est encore fait jusqu’à ce jour, quant aux opérations préélectorales. Principalement l’enrôlement de nouveaux majeurs et l’actualisation du Fichier électoral.
Sur ce point précis, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a jeté le pavé dans la marre. Institution chargée de l’organisation technique des élections en RD Congo, la Ceni a déclaré, voici plus d’un mois, que les opérations d’enrôlement de nouveaux majeurs ainsi que l’actualisation du Fichier devraient s’étendre sur 16 mois. C’est-à-dire au-delà de mai 2017. Ainsi, la Ceni verrait dans quelle mesure organiser les élections à partir du mois de juillet de l’année prochaine. Que va-t-il alors se passer au sommet de l’Etat, en attendant que la Ceni ne puisse organiser la présidentielle ? Dans les différentes loges politiques du pays, tout se dit. Tout se calcule. Certains acteurs politiques vont même bien au-delà du simple sensationnel. Ils font miroiter l’ombre de l’apocalypse sur le ciel politique rd congolais.
En guise de réponse à la question : " que va-t-il se passer à l’échéance échue du mandat actuel du Président Joseph Kabila, sans que l’élection correspondante n’eut été organisée ? " Le G7 y répond sans atermoiement. Selon cette plateforme politique de l’Opposition en RD Congo, essentiellement composée d’anciens sociétaires de la Majorité présidentielle au pouvoir, toutes les questions qui se posent actuellement dans l’opinion, sont de celles qu’on dit " qu’elles ne se posent pas ". " Toutes les questions relatives à la vacance au sommet de l’Etat sont réglées par la Constitution actuelle", précise sans équivoque, Charles Mwando Nsimba qui rappelle par ailleurs que le G7 s’inscrit en faux contre tout projet de nouvelle transition politique en RD Congo, à la fin du mandat de l’actuel Chef de l’Etat.

C. LUTUNDULA ET O. KAMITATU ENFONCENT LE CLOU
" Après le 19 novembre 2016, il y aura un vide constitutionnel au sommet de l’Etat ", répète Charles Mwando Nsimba, avant de préciser que " c’est à ce niveau que devra intervenir la question de la présidence intérimaire. Ce Président provisoire sera sans nul doute chargé d’organiser le scrutin présidentiel dans un délai ne dépassant pas les 120 jours. Foi aux articles 75 et 76 de la Constitution. Partant, Christophe Lutundula, sans contredire le président de leur plateforme politique, explique : " Il y a une confusion créée et amplifiée par certains médias. Le G7 ne dit pas que nous allons fatalement vers ce scénario d’un président de la République intérimaire. Il lance plutôt une alerte, parce que c’est inconcevable qu’on parle d’une transition alors qu’il y a une Constitution ".
Par ailleurs, Christophe Lutundula soutient qu’après le 19 novembre, les Congolais de Kinshasa vivront une période de vide, comme l’ont vécu les Haïtiens. " Et c’est le cas vers lequel, on veut nous conduire. Prenons conscience de là où le président de la République et ses partisans veulent nous amener : c’est le chaos ", tranche Christophe Lutundula.
Pour sa part, Olivier Kamitatu qualifie d’affabulation le schéma proposé par le patron de la Ceni, Corneille Nangaa. Quand la centrale électorale se déclare incapable d’organiser les élections dans le délai constitutionnel, Olivier Kamitatu estime qu’il s’agit-là d’une fuite en avant. " Dans ce pays, on a eu à élaborer un fichier électoral en sept mois avant le référendum organisé en novembre 2005. Parler de 16 mois pour refaire le fichier électoral relève d’une une pure affabulation parce qu’organiser les élections avec un fichier qui intègre les jeunes majeurs, c’est possible de le faire dans les délais ", a-t-il déclaré.
Dans ce que l’Opposition politique projette en cas de la non tenue de la présidentielle dans le délai, Charles Mwando Nsimba se dit réconforté par ce qu’a été la journée de mardi 16 février en cours, qu’il considère comme un signe de temps. " Il faut savoir lire les signes du temps. Le message capté par le peuple congolais et sa réponse spontanée à l’appel du G7, de la dynamique de l’Opposition, du Front citoyen et du Front anti-dialogue, le 16 février 2016, devrait servir de leçon… Dès lors que le peuple dit non, ça va aller crescendo à tous les niveaux. Vous pouvez être commandant d’une troupe et en un certain moment perdre le contrôle de la troupe", dit-il avec métaphore. Laurel KANKOLE