Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon se dit préoccupé par l’impasse dans laquelle se trouvent les parties en conflit au Soudan du Sud sur la question de la création de 28 Etats et par le fait qu’elles aient laissé passer la date limite du 22 janvier sans mettre en place le gouvernement transitionnel d’union nationale.
Selon un communiqué daté du 25janvier 2016 lu par son porte-parole, Ban Ki moon « souligne que la formation du gouvernement de transition constitue une étape essentielle dans la mise en œuvre de l’accord de paix et dans la recherche de la paix et de la stabilité dans le pays.
En effet, l’accord de paix d’août 2015 a été signé par le Président sud-soudanais, Salva Kiir, et le chef rebelle, Riek Machar, faisant suite à un accord de cessation des hostilités signé le 23 janvier 2014 par le gouvernement du Soudan du Sud et le Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan (M/ APLS), dans l’opposition.
Mais en octobre dernier, Salva Kiir a annoncé la création de 28 Etats, à la place des 10 Etats existant jusqu’alors, dans une nouvelle répartition du territoire du pays, décision qui est contestée par l’opposition.
Le Secrétaire général « appelle les parties à surmonter leurs divergences », a ajouté le porte-parole de Ban Ki-moon.
Il “ encourage l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et les Etats membres de l’Union africaine. (UA) à saisir l’occasion du prochain sommet de l’UA pour tenter de dénouer l’impasse politique qui empêche la formation du gouvernement transitionnel d’union nationale “au Soudan du Sud.
Le sommet de l’UA se tiendra le week-end prochain à Addis-Abeba, en Ethiopie.
Ban Ki-moon “ réaffirme que les Nations Unies continueront de faire tout leur possible pour soutenir le peuple du Soudan du Sud qui continue de. subir des souffrances et des violations des droits humains inimaginables “. a-t-il conclu.
Plus jeune Etat du monde en guerre
Suite à l’indépendance de la plus jeune des nations du monde en juillet 2011, le pays a sombré dans la guerre civile en décembre 2013, en raison de la rivalité politique entre M. Kiir et M. Riek Machar, son ancien Vice-président, rivalité qui a ensuite dégénéré en conflit entre leurs factions respectives.
Selon le Haut- Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de 730000 personnes ont fui la guerre civile vers les Etats voisins du Soudan du Sud, qui compte également près de 1,5 million de personnes déplacées.
L’accord de Paix violé par toutes les parties
L’accord de paix, signé à l’arraché à la fin d’août 2015 par le président Salva Kiir et ‘par son adversaire Riek Machar après vingt et un mois de conflit, censé mettre un terme à la guerre civile au Soudan du Sud est violé par les deux parties.
Pourtant cet accord de Cessez-le-feu permanent devrait aboutir à la participation des rebelles au gouvernement, démilitarisation des milices et de la capitale, création d’une armée unifiée...
Malgré les déclarations de Salva Kiir sur sa détermination “à faire la paix et à mettre en œuvre l’accord “, le cessez- le-feu a peu de chance d’être appliqué au regard de la situation sur terrain.
Face à cette fragmentation, les forces internationales manquent singulièrement de moyens pour s’interposer.
La mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) compte 12 500 militaires et policiers disséminés aux quatre coins d’un pays grand comme l’Espagne et le Portugal réunis. De larges zones du territoire sont difficiles d’accès, même pendant la saison sèche. Quant aux représentants de l’IGAD, l’organisation sous- régionale censée contrôler le respect du cessez-le-feu, ils sont incapables d’arrêter les violences.
Les deux hommes s’y connaissent
Salva Kiir et Riek Machar sont tous deux d’anciennes figures de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), la rébellion fondée en 1983 par John Garang. Le mouvement, né pour combattre les autorités de Khartoum, est divisé dans les années 199.0 entre plusieurs factions.
L’une d’elle, emmenée par Riek Machar, fait un temps alliance avec le Soudan du Nord : le dissident, issu de l’ethnie Nuer, reproche à John Garang de favoriser sa propre communauté, les Dinkas, au détriment des autres. Il reviendra dans le giron du SPLA en 2000.
Quand Salva Kiir, un Dinka, parvient à la présidence du Soudan du Sud après la proclamation de l’indépendance, en février 2011, il nomme Riek Machar vice-président.
L’attelage ne tiendra que deux ans et demi, jusqu’au limogeage du numéro deux, accusé par le chef de l’Etat d’avoir fomenté un putsch. Immédiatement, des violences éclatent au sein de l’armée. Les combats embrasent Juba, la capitale, avant de se propager au reste du pays et notamment aux provinces du Nord, où se trouvent la plupart des champs pétroliers.
En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, mardi 29 septembre 2015, Ban Kimoon a malgré tout rappelé Salva Kiir et Riek Machar à leurs engagements en faveur d’une cessation des hostilités.
Selon le HCR, plus de 730.000 personnes ont fui la guerre civile vers les Etats voisins du Soudan du Sud qui compte également près de 1,5 million de personnes déplacées.
Par GODE KALONJI