Succession de Malu Malu : Catholiques et protestants se tiennent au cou !

Mardi 20 octobre 2015 - 13:22

Ça bouillonne encore au sein de la société civile pour la succession à la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) après la démission de l’abbé Apollinaire Malu Malu. Ce, pendant que de folles rumeurs dans les salons huppés de la capitale, font état de nouvelles démissions au bureau de cette institution d’appui à la démocratie.

Qu’à cela ne tienne, la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Céni attribue la présidence de la Céni à la composante de là société civile. Il avait été convenu, cet effet, par les composantes de la société civile que le président serait choisi par les huit confessions religieuses reconnues dans le pays. Un arrangement qui semble aujourd’hui encore faire consensus.

Formellement, les confessions proposent, l’Assemblée nationale confirme et le chef de l’Etat investit par ordonnance. Pour cette première étape, précisent plusieurs responsables religieux, il faut d’abord se mettre d’accord en interne sur des critères de désignation. Ce qui a justifié la réunion, pour la première fois, de lundi 12 octobre dernier après-midi.

La gestion des ambitions pose à nouveau problème au sein de cette plate-forme essentiellement entre I’Eglise catholique et Protestante. En effet, depuis le retrait de Malu-Malu samedi 10 octobre 2015, ils se sont réunis une fois promettant de proposer un nom à l’Assemblée nationale dans les meilleurs délais. Depuis, plus rien.

Le 15 octobre, une deuxième rencontre a été reportée sine die.” Aucune échéance ne nous a été prescrite “, se défend un membre de la’ Conférence épiscopale nationale indépendante (Cenco). Chez les protestants, évangéliques notamment, il se dessine dans un contour flou une certaine unanimité autour de Mgr Pierre Marini Bodho alors que l’Eglise catholique doit encore statuer sur plusieurs candidats en lice.

Pour le protestant Pierre Marini Bodho, il faut de la droiture, de la rectitude, mais aussi savoir dégager un consensus. ” Il faut des élections, mais de la bonne élection “, ajoute- t-il

L’Eglise catholique tarde, quant à elle, à lever une option pendant qu’on assiste à une veillée d’armes au sein des états-majors des partis politiques alors qu’on joue à la course contre la montre.

Pour un prélat catholique, l’indépendance est un critère important pour la Conférence épiscopale et d’insister : « C’est l’occasion de réaffirmer des principes ».

Nul n’est besoin de rappeler que la désignation de l’abbé Malu-Malu était à la base du t lié soulevé au sein de l’Eglise catholique qui estimait à l’époque qu’il s’agissait d’une nomination politique, qu’il avait été coopté par le pouvoir.

Pour plusieurs experts, même si officiellement chaque confession religieuse va proposer un candidat, la bataille va surtout se jouer au finish entre les catholiques considérés comme hostiles à l’idée d’un glissement et les protestants, voire les évangélistes,considérés plutôt comme proches du pouvoir.

A en croire l’ancien vice-président de la Ceni qui intervenait à Radio Okapi, la démission du président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), ne devrait pas avoir d’incidence sur le processus électoral en cours si la gestion de cette institution était collégiale avant d’indiquer que la fonction et la mission du président de la Ceni exigent des considérations qui néanmoins pourraient peser sur son remplacement.

Et de conclure: “Si sur le plan du droit, la question ne se pose pas, c’est le remplacement à titre individuel, la susceptibilité, la sensibilité, la spécificité de cette fonction qui suscitent un certain nombre de questions qu’il faudra examiner. Et je crois que ce n’est pas un hasard, si l’article 53 bis de la loi portant organisation de la Ceni confie la tâche de consultation, d’installation, de désignation des membres du bureau de la Ceni à l’Assemblée nationale ».

 

Par LP