Depuis l’annonce, le samedi 10 octobre, de la démission de l’abbé Apollinaire Malumalu de la présidence du Bureau de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), une forte agitation est constatée du côté de la Société Civile, et particulièrement des confessions religieuses, des organisations de défense des droits de l’homme, des associations féminines, des femmes et des jeunes. C’est dans ce cadre que certaines structures du monde associatif et religieux, réunies le week-end dernier à Kinshasa, ont jeté leur dévolu sur l’Archibishop Kutino Fernando, chef spirituel de l’Eglise « Armée de Victoire », présentement en repos médical à Paris, en France, après neuf ans passés à la Prison Centrale de Makala.
Saisi personnellement de cette requête, ce serviteur de Dieu veut se donner un temps de réflexion avant d’indiquer sa position. Selon son entourage, il est fort touché par cette marque de sympathie mais ne veut pas se décider dans la précipitation, compte tenu de la délicatesse de la fonction.
Mais, manifestement, des animateurs des mouvements associatifs et religieux qui voudraient le voir diriger la scène semblent ne pas vouloir attendre. Ils lui demandent de se prononcer en urgence, afin de leur permettre de présenter et défendre sa candidature, le moment venu, lors des réunions des confessions religieuses, « composante » habilitée à choisir le futur président de la CENI.
Selon l’argumentaire développé par les « amis » de Kutino, il répond au profil de la personnalité religieuse appelée à remplacer le prélat démissionnaire : force de caractère, charisme, popularité, intégrité physique et morale, indépendance d’esprit, esprit de rassemblement, sens du pardon, etc. On rappelle qu’à sa sortie de prison, après neuf ans de privation de liberté suite à une condamnation injuste, il avait agréablement surpris ses fidèles et des millions de Congolais en s’empressant d’accorder son pardon à tous ceux qui l’avaient fait souffrir physiquement et moralement.
Les observateurs pensent que la lutte de Kutino pour le retour de la paix au Congo, sa réunification territoriale, la réconciliation entre ses filles et fils, à travers le mouvement socio-politique « Sauvons le Congo », au sortir de la période trouble de 1998-2003, est pour beaucoup dans les appels du pied de la Société civile. On laisse entendre que son nom est également cité dans certains salons politiques de Kinshasa, où on souhaite que le monde religieux fasse oublier aux masses congolaises les mandats controversés de l’abbé Malumalu et du pasteur Daniel Ngoy Mulunda.
Kimp