En marge du mois de la femme, la GSMA « Connected Women », une organisation internationale qui représente les intérêts des opérateurs de téléphonie mobile dans le monde entier et se penche sur les talents féminins en encourageant le leadership technologique à l’échelle mondiale, a rendu public au début du moi de mars à Barcelone, un rapport de 11 pages sur les résultats d’une nouvelle étude concernant la disparité entre les sexes en matière de téléphonie mobile. Ce rapport conclut que plus de 1,7 milliard de femmes dans les pays à revenus faibles et intermédiaires ne possèdent pas de téléphones mobiles, ce qui crée une disparité entre les sexes de 200 millions de femmes.
Concernant la RDC, l’enquête révèle que le marché de la téléphonie mobile est en grande partie non pénétré, avec un taux de 30 % seulement en termes d’abonnés uniques. L’écart entre les sexes est estimé à 33 %, ce qui correspond à une différence de 4 millions entre le nombre d’hommes et de femmes équipés, au détriment des femmes. L’usage de services mobiles se limite principalement aux services de base (8% seulement des connexions sont 3G). Le revenu moyen par abonné est en baisse à un rythme de 4 % par an et le marché est très concurrentiel avec sept opérateurs, dont deux contrôlent ensemble plus de la moitié du marché.
Ainsi, poursuit le rapport, les acteurs du secteur de la téléphonie mobile en RDC devraient s’atteler en priorité à réduire l’écart entre les sexes en matière de possession de mobile afin de toucher la population féminine qui n’est pas encore connectée, et en second lieu à combler l’écart en termes d’usage.
Cela implique de s’attaquer aux principales barrières telles que le coût des mobiles, la qualité et la couverture des réseaux et des infrastructures limitées de rechargement de batterie, tout en reconnaissant l’influence des normes sociales sur l’accès des femmes aux services mobiles.
Les opérateurs téléphoniques doivent ainsi surmonter la barrière du coût en introduisant des mobiles plus abordables ou subventionnés, l’achat des mobiles à crédit, des services de réparation et une baisse de la taxation des mobiles.
Par ailleurs, les hommes doivent être inclus dans les campagnes de marketing destinées aux femmes car ils influencent souvent l’accès de celles-ci aux services mobiles et les décisions d’achat.
Pour toucher l’importante population rurale de la RDC (59%) avec un réseau de qualité et des infrastructures abordables de rechargement de batterie, l’enquête renseigne que le partage actif ou passif d’infrastructures entre opérateurs doit être encouragé. Les opérateurs devraient également envisager des réseaux plus économes en énergie ou utilisant les énergies renouvelables et équiper leurs agents en zones rurales de stations de rechargement de batterie fonctionnant à l’énergie solaire.
L’impact des normes sociales
Les femmes manquent généralement d’autonomie en matière de téléphonie mobile, ayant rarement un rôle dans le choix de leur mobile ou dans son achat et payant peu souvent leur crédit téléphonique elles-mêmes, indique par ailleurs GSMA. L’utilisation du mobile par une femme est en outre souvent contrôlée, certains maris craignant que leurs femmes ne se laisse entraîner par d’autres hommes.
D’après le rapport, les cinq principaux obstacles à la possession de téléphones mobiles par les femmes, d’un point de vue de la demande, sont : le coût, la qualité et la couverture du réseau ; la sécurité et le harcèlement par téléphone mobile ; la confiance envers l’opérateur ou l’agent ; et les inquiétudes relatives aux connaissances techniques et à la confiance.
En plus, les normes et les disparités sociales entre les hommes et les femmes en termes d’éducation et de revenus influencent l’accès des femmes à la technologie mobile et leur utilisation, contribuant souvent à ériger au-devant des femmes des obstacles vis-à-vis de la possession des téléphones mobiles.
Selon GSMSA, ces recommandations aideront les parties prenantes à garantir que les femmes aient accès à la technologie mobile. Perside Diawaku