Transport en commun : Kinshasa, la courtoisie routière en perte de vitesse

Lundi 2 novembre 2015 - 06:09

Où allons-nous ? Où sont passées les bonnes manières, la galanterie ou encore la courtoisie ? L’opinion publique s’interroge. Le transport en commun dans la ville-province de Kinshasa est devenu un véritable casse-tête chinois, aussi bien pour les clients que pour les autorités politico-administratives. En effet, il ne se passe pas un jour, sans que les usagers ne se plaignent du glissement facile de langage et du comportement, tant de la part des chauffeurs que des receveurs des taxis et taxis-bus. Exaspérés par cette dose d’incivisme, les kinois exigent des autorités compétentes, la mise en pratique d’une mesure drastique de redressement,  doublée d’une cure de purification psychologique. A cet effet, les fins limiers de La  Prospérité ont  effectué hier,  dimanche  31 octobre, une enquête sur quelques arrêts de la capitale Kinshasa, notamment, l’arrêt Upn (Ngaliema), l’arrêt Kintambo Magasin, l’arrêt Boulangerie (Cité-Verte/Selembao), l’arrêt Rond-point Ngaba… pour en savoir davantage.

C’est une crise morale qui vient de s’installer dans le secteur de transport en commun. Telle une sangsue, les artères de la capitale sont envahies par des chauffards animés par un sentiment d’imprudence,  caractérisé par un déséquilibre psychologique. En effet, le problème du glissement facile de langage ne cesse de s’accentuer dans le trafic routier. Triste est de constater que le code d’éthique et déontologie le plus élémentaire n’y sont pas respectés par les conducteurs des  véhicules de la ville de Kinshasa. Le chemin qui conduit vers l’anarchie se précise au fil du temps.  Et,  pourtant, les autorités provinciales et des organismes humanitaires (Ong), n’ont cessé de rappeler les chauffeurs et receveurs des taxis et taxis-bus à l’ordre,  ainsi qu’en  les sensibilisant sur le bien-fondé de l’adoption d’un comportement responsable.

Bon nombre des journées d’échange, des conférences de presse, des campagnes de sensibilisation ont été organisées au cours de l’année autour du changement des  mentalités  des chauffeurs et receveurs. La dernière en date, est celle organisée par la cellule de l’Initiation à la Nouvelle Citoyenneté (INC), une composante du Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Initiation à la Nouvelle Citoyenneté (EPS
/INC),  le samedi 17 octobre dernier, de concert avec l’Association pour l’encadrement des Receveurs des Transports en Commun du Congo (A.E.R.T.C.).

Dans son message, la cellule avait convié les chauffeurs et  receveurs du trafic routier, à se conformer à la Nouvelle Citoyenneté. L’idée est qu’elle soit mise  en pratique,  dès maintenant, non seulement dans la ville de Kinshasa.  Mais aussi,  dans toutes les provinces de la RD. Congo.

Pour Monsieur Cherif, un des  conducteurs  du tronçon UPN/Rond-point Ngaba, interrogé à ce sujet,  « le problème de la courtoisie routière, du respect de code de la route… ne peut se régler que par les chauffeurs. Car, cela fait appel à la prise de conscience de chacun d’entre nous ». Par contre, M. Lucien, un autre  conducteur de la ligne Kintambo Magasin/Boulevard, critique la timidité dans l’action des autorités compétentes. « Le Gouvernement provincial est lent quand il s’agit de lever des options rigoureuses, afin de mettre fin à des pratiques inciviques dans le secteur routier. Les quelques rares mesures prises par ce dernier, souffrent, du reste,  de manque de suivi», a-t-il fait savoir.

Fabrice Mbongo  

 

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