Depuis l’entrée des rebelles rwandais sur le territoire congolais, l’Est de la RD Congo est devenu non seulement le théâtre des violences armées mais aussi le sanctuaire des pillards et groupes armés de tout bord. Ni les positions politiques occupées à Kinshasa par certains initiateurs et parrains de ces groupes terroristes, ni le nombre de morts occasionnés durant toutes ces dernières décennies n’ont pas suffi à étancher la soif des ennemis du peuple congolais et arrêter la guerre.
Tous les trois ans, un nouveau mouvement armé surgit et occupe des villes et villages du Nord ou Sud Kivu pour y faire la loi au grand dam de la communauté internationale. Après l’AFDL de Laurent Désiré, tous les groupes qui se sont succédé notamment le RCD, le CNDP, puis le M23 ont un trait commun, le soutien du Rwanda et de l’Ouganda. On ne s’étonné pas pourquoi, ces mouvements ne souffrent pas très souvent de problèmes de logistiques. En dépit de la puissance déployée par les FARDC pour stabiliser la partie Est du pays, les pesanteurs politiques font toujours obstacle au point que les opérations militaires menées sur le terrain se révèlent un coup d’épée dans l’eau. Même les opérations conjointes MONUSCO-FARDC se sont révélées inefficaces et n’ont produit qu’une paix fragile. Les groupes armés toujours nuisibles, des morts se comptent chaque jour, l’activité agricole piétine, les familles brisées, les jeunes sacrifiés, des villages incendiés et des populations déracinées.
Kabila en tournée décisive
Le chef de l’Etat vient de boucher la semaine dernière sa tournée dans l’Est de la RDC, laquelle lui a permis de prendre langue avec les populations locales, les acteurs de la société civile et les autorités politico-administratives. Après avoir entendu les uns et les autres, le président de la République Joseph Kabila a pris la mesure de l’urgence pour renforcer la traque contre les groupes armés impénitents. Lors de la réunion du haut commandement militaire qu’il a présidée samedi 26 décembre à Kinshasa, le chef de l’Etat Joseph Kabila a félicité les hommes des troupes pour le travail qu’ils abattent sur le terrain. Par ailleurs, il leur a recommandé de renforcer les opérations pour éradiquer les poches résiduelles des forces négatives dans l’est du pays.
Des attaques des groupes armés locaux ou étrangers sont très récurrentes dans l’est du pays. Par exemple, vendredi dernier, la position FARDC au village Malolu 46 dans le Nord-Kivu a été attaquée par des présumés ADF. Le bilan provisoire état de trois morts côté civil et deux coté militaire, selon la société civile locale.
La décision du Chef de l’Etat a été saluée par les notables du Nord Kivu en particulier qui attendent sans retard des résultats concrets sur terrain. Car sans une paix véritable, la tenue de prochaines élections dans cette partie du pays risque d’être compromise.
Par LRP