Muya Badibanga poursuit son neuveu Mputu Kawaya pour faux et usage de faux au Tribunal de Paix de Ndjili. Enrôlée sous RP 14336 et 14540, cette affaire en continuation a été instruite et plaidée hier mercredi 29 juillet 2015. Dans sa version des faits, le prévenu a affirmé avoir été présent aux côtés de sa mère malade peu avant son décès. Lui et son fils ont extrait plus tard du tiroir les titres de la parcelle de sa mère sise avenue Shamataba 78, commune de Kimbanseke.
A l’en croire, sa sœur aînée était présente. Et là, on avait trouvé des ratures et en bas, on avait écrit « voir Kananga copropriétaires : Muya Badibanga, Kadima Papy ».
Dans la foulée, un certain Tshibambe l’avait interpellé pour lui signa- 1er qu’il devait faire attention. Selon lui, son oncle le soupçonnait de tramer quelque chose de louche. Intrigué, il en avait fait part à l’intéressé. Et pourtant, t’est sa mère qui l’avait fait venir à Kinshasa. Me Mutombo a pris le relais pour indiquer que le de cujus avait laissé deux héritiers et quatre parcelles.
Muya avait, vendu une portion de ses deux parcelles de Shamataba à l’insu de sa bienfaitrice. Le decujus avait acheté pour son frère une parcelle sise avenue Kinanga 26, commune de Kimbanseke. Ce dernier s’occupait des problèmes de baux pour le compte de sa mère et avait profité d’une distraction de cette dernière pour inscrire dans la fiche parcellaire les mentions « copropriétaire de la parcelle de Shamataba ».
Indignée par le comportement de son demi-frère, le decujus lui avait retiré la garde de ses titres parcellaires et les avait confiés à son fils.
Selon l’incriminé, ladite parcelle avait été achetée entre 2012-2013. C’est à la faveur d’un recensement que sa mère avait constaté les surcharges portées sur ses documents parcellaires. Etonnée, elle avait fait comprendre à un agent recenseur avoir acheté une parcelle pour son frère et que celle de la rue Shamataba était sa propriété exclusive.
Les avocats du plaignant ont rappelé que leur client était arrivé à Kinshasa en 1979. Il avait été fait copropriétaire de la parcelle de la rue Shamataba par la volonté de sa sœur. Selon eux, le prévenu avait profité de la mort de sa mère pour voler les titres parcellaires et les falsifier. C’est ainsi que le Parquet l’avait interpellé et contraint son fils à lui remettre les photocopies des titres volés.
On signale qu’hier vers midi, le prévenu a sollicité et obtenu une pause.
A la reprise des débats, il a demandé aux juges une remise contradictoire pour lui permettre de se concerter avec ses avocats et mieux se défendre. Le tribunal et la partie civile n’étaient pas de cet avis.
Me Mutombo a, pour sa part, proposé une remise à la huitaine, pour lui permettre de mieux défendre son client pour l’infraction d’usage de faux. Il a précisé que ce dernier était souffrant et qu’il avait besoin de repos.
Suite aux protestations des avocats de la partie civile, Me Mutombo a demandé à son client de quitter la salle. Indigné, le juge président Laurent Taunya a haussé le ton, obligeant le prévenu à rester dans la salle. Déçus, Me Mutombo et un de ses confrères ont quitté les lieux.
L’audience s’est poursuivie sans les avocats de la défense. Le ministère public a requis 5 ans de SPP pour le prévenu. Le verdict sera connu dans les jours à venir.
Par Jean-Pierre Nkutu