Bolanga Panchal poursuit l’architecte Gisèle Bie au Tribunal de Paix de Ndjili pour abus de confiance et escroquerie. La maîtresse de l’ouvrage soutient avoir remis en plusieurs tranches la somme de 49.000 dollars à la prévenue. La qualité de l’ouvrage et le rythme de travail, estimé lent par la plaignante, étaient sont à la base de la résiliation du contrat conclu entre les deux parties, d’où l’atterrissage du dossier sur le terrain de la justice. Enrôlée au Tripaix/Ndjili sous RP 1409, cette affaire a été instruite hier lundi 18 mai 2015.
Pour la circonstance, les avocats de la plaignante ont fait savoir que le contrat entre les deux parties se rapportaient à la construction et la réfection d’un immeuble à Mont-Fleury, dans la commune de Ngaliema. Leur cliente avait remis en plusieurs tranches la somme de 49.000 dollars à la prévenue. Le marché avait été conclu en 2012. Les deux parties avaient ajouté un avenant à leur protocole d’accord. L’ouvrage devrait être remis à sa propriétaire en décembre 2013. L’architecte est accusée d’avoir fait construire une dalle qui s’était par la suite affaissée. Et il y avait des fissures sur les murs de l’immeuble en construction. L’expert en urbanisme appelé pour donner son avis technique sur la qualité de l’ouvrage avait relevé que le travail préliminaire ne répondait pas aux normes architecturales. Selon lui, les matériaux utilisés ne garantissaient pas la solidité de l’ouvrage.
«Pourquoi n’avoir pas restitué immédiatement le surplus de l’argent perçu après la résiliation du contrat ? Tenez-vous une bonne comptabilité ? Quel est le nombre exact de vos employés ? »
Ce sont ces questions et tant d’autres qui ont été posées à Bie. Les architectes travaillent souvent avec des ingénieurs en bâtiment et elle ne déroge pas à cette obligation, a-t-elle affirmé. Elle échangeait souvent avec Bolanga par mail. C’est elle-même qui avait supervisé le travail et s’était chargée du recrutement du personnel censé travailler sur le chantier. Le nombre d’ouvriers est déterminé par le volume du travail à effectuer, a-t-elle déclaré.
Ayant accepté de démolir les murs, elle s’est remise à la tâche en renforçant les colonnes et en reconstruisant les murs. Mais comme l’autre partie avait jugé bon d’arrêter les travaux, elle s’y était pliée. A l’en croire, elle avait déjà restitué à la plaignante la plus grosse part de l’argent perçu. Elle a confirmé avoir reçu des acomptes pour l’achat des carreaux et des installations sanitaires mais insisté sur le caractère pointilleux de la plaignante qui avait émis des réserves sur le carrelage.
Ses avocats ont indiqué que leur cliente avait déjà commencé à rembourser l’argent, comme promis au Parquet. Il n’y avait pas d’échéancier pour l’apurement de la dette. Les carreaux achetés par leur cliente pour le compte de l’autre partie avaient été remis à Panchal Bolanga. Cela avait été fait avec le concours des premiers avocats de la plaignante. Leur cliente avait été appréhendée en août 2013, quatre mois avant la date convenue pour la remise de l’ouvrage à sa propriétaire, ont-ils indiqué.
Les avocats de la demanderesse ont affirmé qu’ils avaient eu beaucoup de mal à faire arrêter la prévenue et l’amener au Parquet, précisant au passage que si celle-ci tenait une bonne comptabilité, elle allait remettre immédiatement le surplus encaissé à sa destinataire. Le fait de ne l’avoir pas fait spontanément est la preuve d’un détournement des fonds reçus car le travail fourni représente le dixième de celui pour lequel le marché avait été conclu. Quant au montant exact à restituer, ils l’ont évalué à au moins 24.000 dollars. Une fois l’instruction terminée, les plaidoiries ont été fixées à la huitaine.
Jean- Pierre Nkutu