TVA : L’Etat doit 80 millions USD à Kibali

Mercredi 22 octobre 2014 - 09:00

La société aurifère Kibali n’est pas au bout de ses peines pour recouvrer la somme de 80 millions de dollars américains au titre de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA en sigle) institué en 2012 par le gouvernement. Au cours d’une conférence de presse animée avant hier lundi 20 octobre 2014 à l’hôtel Memling par son Président du Conseil d’Administration, le Docteur Mark Bistrow, Kibali a fait part de sa lassitude sur le dossier du remboursement de la TVA. Mark Britow, chairman de Kibali et Directeur exécutif de Randgold, qu’accompagnait le Directeur général de Kibali, Louis Watum, a rappelé qu’à l’origine la TVA ne leur était pas applicable car non prévue par les dispositions du code minier. Mais qu’à cela ne tienne, en guise de bonne foi, Kibali s’y était soumis après avoir eu les assurances du gouvernement que les remboursements se feront à des échéances régulières. Presque deux ans que les dirigeants de Kibali font l’amère expérience de la TVA car 80 millions USD restent encore bloqués dans les caisses du gouvernement. Sur cette rondelette somme, Mark Bristow précise que 56 millions USD avaient été payés par son entreprise alors qu’elle n’était même pas encore en production. Cela démontre le sacrifice qu’a consenti Kibali en termes de trésorerie explique-t-il. Le Docteur Mark plaide pour que lui soit remboursée la TVA afin de soulager la trésorerie de Kibali.
Stabilité du code minier
Un autre problème qu’a soulevé Mark Bristow devant la presse, l’ambassadeur sud-africain en RDC, le ministre du travail Bahati Lukwebo, les sénateurs et députés de la Province orientale ainsi que des membres de la société civile et des étudiants de l’Université de Kinshasa, est la stabilité du code minier qui à ses yeux est bon car c’est ce document qui a permis d’attirer les investissements, lesquels ont permis de relancer le secteur minier.
-Pour lui, il faut que le gouvernement maintienne le code minier actuel pour qu’il ait dans les futurs plusieurs autres investissements miniers d’envergure comme Kibali en Province Orientale ou Tenke Fugurume Mining au Katanga. Ainsi il y aura selon le patron de Kibali plusieurs Kibali et plusieurs TFM à travers toute la République. Au chapitre de mauvaises nouvelles, le docteur Mark Bristow a déploré aussi le fait que certains de ses périmètres sont occupés par des orpailleurs. Il demande à ce que l’Etat l’aide à assurer la sécurité de ses concessions. La faiblesse de l’Administration a été aussi mentionnée notamment dans l’occupation anarchique de la cité Kokiza. Ce qui fait que cette urbanisation anarchique risque de gâcher le standing Kokiza. Et même des cités environnantes qui se développent de manière désordonnée.
Bonnes nouvelles
A cette conférence, la 19ème de la série depuis la venue de Randgold en RDC en 2009 (coactionnaire et gestionnaire du projet Kibali), Mark Bristow a annoncé aussi de bonnes nouvelles. Notamment la fin de la construction de l’Eglise catholique romaine : Sainte-barbe, le clou de la fin du Plan d’action de réinstallation qui a vu 4000 familles relocalisées. Sur le plan minier, M. Bristow s’est réjoui de la mise en service du circuit du concasseur secondaire, de l’achèvement des circuits des concentrés et de récupération et la montée en régime de l’usine métallurgique pour atteindre la capacité nominale de production de manière consistante. Pour produire de l’or il faut de l’énergie, et Bristow tout heureux, a annoncé que les 4 turbines de Nzoro 2 sont opérationnelles.
Les 3 autres centrales hydroélectriques, Ambaru, Azambi et Sirigi, devront être achevées en 2015, 2016 et 2017 respectivement. Pendant que la mine à ciel ouvert tourne à plein régime avec 3 millions de tonnes de minerais traités au troisième trimestre, la mine souterraine commence à produire aussi avec l’extraction des minerais dans la section des rampes jumelles. Le puits vertical de la mine lui continue à s’approfondir, il sera remis en 2017 a assuré Mark Bristow. Kibali qui veut que d’ici 2016 atteindre la capacité nominale son usine de production : 600.000 onces d’or par an. Cette année elle poursuit 550.000 onces. Bien avant cette conférence de presse, le docteur Mark Bristow et toute sa délégation s’étaient rendue à l’Université de Kinshasa à la faculté de Géologie. Au cours d’une cérémonie grandiose dans la salle de promotion, prise d’assaut par des centaines d’étudiants, le Docteur Mark Bristow a remis des bourses d’études aux étudiants les plus brillants de la Faculté de sciences.
Il a ensuite remit du matériel de géologie à la Faculté de Géologie de l’Unikin. Enfin il est allé visiter le laboratoire de cette faculté qui a fourni à son entreprise de bons géologues. Il a reçu l’hommage des étudiants de l’Unikin ainsi que des corps académiques et administratifs de la première université de la RDC. Les autorités facultaires ont également fait part à leur hôte de marque de leurs diverses préoccupations comme l’équipement en matériel roulant pour la Faculté et l’équipement du laboratoire pour mieux former les étudiants.
Pour revenir à la conférence, Randgold a aussi annoncé que son objectif est d’étendre son activité en RDC. C’est pourquoi elle a acquis de nouvelles concessions, Kilogold, et continue à investir dans la prospection pour pérenniser sa production aurifère. Raison pour laquelle, Mark Bristow a insisté sur la stabilité du cadre juridique.