UDPS – Djinnit à Bruxelles

Mardi 8 décembre 2015 - 13:36

Après cinq jours de consultations des forces politiques et sociales à Kinshasa, Saïd Djinnit, Envoyé Spécial du Secrétaire général des Nations Unies dans les Grands Lacs, a fait escale hier lundi 07 décembre 2015 à Bruxelles, certainement en route pour New York, où il est attendu pour faire rapport à sa hiérarchie. Deux heures : c’est le temps qu’il a mis pour échanger autour du Dialogue national, encore en projet, avec des délégués d’Etienne Tshisekedi, président national de l’UDPS, dans les locaux de l’Union Africaine.

Le banc de ce parti-phare de l’Opposition a aligné, pour la circonstance, Félix Tshisekedi (Secrétaire national aux Relations extérieures), Samy Badibanga (Député national et président du Groupe Parlementaire UDPS et Alliés) ainsi que deux conseillers privés d’Etienne Tshisekedi. Dans sa croisade essentiellement réservée à l’écoute de ses interlocuteurs, Saïd Djinnit a pris acte d’un certain nombre de préalables que pose ce parti avant de confirmer sa participation à ce forum.

Selon le député Samy Badibanga qui nous a joint au téléphone pour le compte de la délégation de l’UDPS, le préalable principal s’articule autour de la désignation, par le Secrétaire général des Nations Unies, d’un médiateur appelé à jouer un rôle central à toutes les étapes du Dialogue national, c’est-à-dire de sa convocation à sa clôture. Dans la vision d’Etienne Tshisekedi et les membres de son staff, c’est au facilitateur onusien qu’il appartiendra de déterminer la date de la convocation de ce forum, le lieu de sa tenue, sa durée, son format
(nombre de participants et le quota de participation pour chaque partie  prenante)… avant la mise en place du Comité préparatoire.

A cet effet, Félix Tshisekedi, Samy Badibanga et les deux conseillers privés de Tshisekedi ont insisté auprès de l’Envoyé Spécial du Secrétaire général de l’ONU pour qu’il porte son choix sur une personnalité forte, qui ne sera sous la coupe d’aucune des parties prenantes congolaises. Dans la foulée, ils ont clairement réaffirmé leur rejet du Dialogue national tel que convoqué par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila. Bref, si l’initiative présidentielle, telle
qu’annoncée le 30 novembre 2015 est maintenue, avec le Comité préparatoire ad hoc, l’UDPS se considère d’ores et déjà non concernée.

C’est ce message qu’ils ont chargé Saïd Djinnit de transmettre fidèlement à Ban ki-Moon, s’il tient à s’impliquer dans la résolution de la crise congolaise aujourd’hui et à favoriser un processus électoral réellement transparent et apaisé.

Ainsi, contrairement à ce que pourraient faire croire des rumeurs qui continuent de circuler avec force à Kinshasa, Etienne Tshisekedi et l’UDPS n’ont pas changé d’un iota leur approche du Dialogue, qu’ils perçoivent comme une initiative de la communauté internationale, à piloter par un facilitateur neutre, à l’autorité duquel devrait se soumettre toutes les parties prenantes. Ce leader et son parti partagent aussi la préoccupation des forces politiques et sociales acquises à la thèse de l’alternance démocratique au sommet de l’Etat à l’horizon 2016, ce qui implique le refus de tout « glissement » et le respect des délais constitutionnels dans l’organisation des élections présidentielle et législatives nationales.
Kimp