Un plan stratégique pour prévenir les conflits électoraux

Mercredi 30 mars 2016 - 10:20
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Le professeur Onesime Kukatula, expert en questions électorales et vice-rapporteur de la CENI, a animé hier mardi 29 mars 2016 à la Maison des Elections,  un atelier de réflexion à l’intention des membres de la CIME (Commission d’Intégration et de Médiation Electorale en RDC)  sur la prévention des conflits électoraux.

L’objectif de cette rencontre était de renforcer la capacité de ces médiateurs électoraux, en tant que leaders d’opinions, dont le rôle consiste à prévenir ou régler certaines violences enregistrées lors dans le cadre du cycle électoral.

Dans son exposé, Onesime Kukatula a indiqué que pour arriver au jour du vote électoral, cela nécessite de plusieurs mois de travail (délimitation des circonscriptions, enregistrement des électeurs, éducation civique, etc.). Car, l’accomplissement de cet acte de vote est souvent jalonné de plusieurs obstacles pouvant réduire à néant tous les efforts fournis dans l’organisation des élections crédibles.

L’orateur a ainsi passé en revue les huit phases du cycle électoral susceptibles de générer des conflits, tout en expliquant aux médiateurs comment mener des actions préventives avec des mécanismes d’alertes précoces pour éviter la catastrophe.

Parmi les huit phases, il y a par exemple l’étape de la planification où il se pose présentement un sérieux problème de financement des élections et aussi de l’élaboration du calendrier global réaménagé issu du consensus de toutes les parties prenantes. Hormis cela, le cycle électoral doit tenir compte du cadre légal et réglementaire. A ce stade, plusieurs lois doivent être réajustées pour permettre à la centrale électorale d’ atteindre ses objectifs.

Face à tous ces problèmes qui peuvent susciter des conflits dans le pays, le conférencier a fait savoir que la CIME, en tant que médiateur électoral, doit fonctionner avec des systèmes d’alertes précoces et informer les autorités compétentes au bon moment afin de prendre des mesures préventives pour prévenir les violences qui peuvent en découler ou les combattre. « Pour assurer la paix et la sécurité au cours de cette période, les efforts portent sur l’anticipation des risques de crises et des conflits par une alerte précoce et sur une réaction rapide pour les circonscrire… », a souligné l’orateur. Il a par ailleurs précisé que les informations dont doit disposer la
CIME devraient provenir des sources sûres, notamment du gouvernement, des forces de l’ordre, des médias, de la société civile, etc.

Pour être efficace pendant cette période électorale, Onesime Kukatula a indiqué que la CIME devrait mener des lobbyings pour régler l’incohérence du cadre légal le plus vite possible, obtenir le financement pour la révision du fichier électoral, l’enrôlement des nouveaux majeurs, plaider contre la discrimination dans le recrutement des membres des centre d’inscriptions, etc.

En conclusion, le conférencier a indiqué que pour prévenir les conflits électoraux, il faut sensibiliser et former toutes les parties prenantes aux élections, respecter le code de bonne conduite et le cadre légal, mettre en place un budget conséquent pour l’ensemble du processus électoral, assurer une campagne électorale équilibrée et
respecter la période indiquée pour la campagne électorale.

Perside Diawaku