13ème session de l’Assemblée des Etats Parties au Statut de Rome à New York
La Coalition Nationale pour la Cour Pénale Internationale de la République Démocratique du Congo (CN-CPI/RDC) se félicite de l’élection d’Antoine Kesia-Mbe Mindua, candidat présenté par la RD Congo, au poste de juge à la CPI par les membres de l’Assemblée des Etats Parties à sa 13ème session, qui se tient actuellement à New-York aux Etats-Unis.
Le juge Antoine Kesia-Mbe est l’un de six juges que l’Assemblée des Etats Parties au statut de Rome ont élu pour remplacer ceux dont le mandat expire en mars 2015.
La CN-CPI/RDC demande au Gouvernement congolais de maintenir son soutien à la CPI comme un tribunal de dernier recours dans la lutte contre l’impunité des crimes graves, tel que l’avait soutenu le président de la République, Joseph Kabila, dans sa lettre de renvoi de la situation de la RDC devant la CPI en 2004.
» La RDC devra continuer à coopérer pleinement avec la CPI et à encourager les Etats africains parties au statut de Rome à en faire autant, à œuvrer en faveur de la lutte contre l’impunité partout où les pires crimes sont commis et contribuer à l’arrestation et la remise de leurs auteurs à la Cour « .
Il en est de même du renforcement de la complémentarité par l’adoption de la loi de mise en œuvre du Statut de Rome et celle relative à l’institution des Chambres mixtes spécialisées, a déclaré André Marie Kito, Coordonnateur National de la CN-CPI/RDC.
Kinshasa appelé à se désolidariser de Nairobi
La CN-CPI/RDC demande au Gouvernement congolais de se désolidariser des décisions prises par l’Union Africaine et des initiatives du gouvernement Kenyan contre la CPI.
Kinshasa devra travailler au renforcement du rôle de la CPI en tant que tribunal de dernier recours, plutôt qu’à la déstabiliser par des alliances avec certains gouvernements africains dont les leaders la combattent dans le but de faire régner la culture de l’impunité, conseille la CN CPI/RDC.
» La RDC doit défendre la CPI contre les attaques non fondées de l’Union Africaine et du gouvernement kenyan. Cette Cour a été créée pour poursuivre les auteurs des crimes les plus graves qui heurtent la conscience humaine et n’intervient que lorsqu’un Etat ne souhaite pas ou n’est pas en mesure d’en juger.
La RDC devra travailler pour convaincre les Etats africains parties au statut de Rome à ne pas soutenir la demande du Gouvernement de Kenya de faire examiner la conduite de la Cour et du Bureau du Procureur « , a déclaré Me Georges Kapiamba, Coordonnateur adjoint de la CN-CPI/RDC.
La CN-CPI/RDC rejette les allégations selon lesquelles la CPI ciblerait de manière partiale l’Afrique, car s’il est vrai que toutes les situations qui font l’objet d’enquête se trouve en Afrique, il faut préciser que ces enquêtes ont été ouvertes soit à la demande des gouvernements africains ou sur décision du Conseil de sécurité des Nations Unies à l’exception du cas kenyan où le Procureur de la CPI a agi de sa propre initiative.
En marge de la 13ème session de l’assemblée générale des Etats Parties au Statut de Rome de la CPI qui se tient à New York, c’est par acclamation que le Garde des Sceaux, ministre de la Justice du Sénégal , Me Sidiki Kaba, a été élu et ainsi confirmé comme président de l’Assemblée générale des Etats parties du Statut de Rome de la CPI.
Sidiki Kaba présente sa feuille de route
Elu pour un mandat de 3 ans, le nouveau président de l’Assemblée des Etats parties de la CPI, Me Kaba, s’est fixé, entre autres objectifs, de réconcilier cette juridiction basée à La Haye, aux Pays-Bas, avec l’Afrique. Cela, en travaillant à l’Universalité de l’organisation et sa complémentarité, en s’appuyant sur les mécanismes de la coopération avec les gouvernements à travers le monde, sans pour autant que ne soit remise en cause l’indépendance de la Cour.
Auparavant, dans son discours, après que le flambeau lui a été remis par Mme Tiina Intelmann, ambassadeur de l’Estonie, le ministre Sidiki Kaba a vivement remercié le président Macky Sall qui, a-t-il souligné, » avait proposé, promu et soutenu (sa) candidature « .
Ainsi, dans la continuité de l’action du Sénégal, premier pays au monde a avoir signé le Statut de Rome, le président Macky Sall illustre son engagement à lutter contre l’impunité, au renforcement du Sénégal en tant qu’Etat de droit défendant les principes et valeurs de la CPI. Me Sidiki Kaba a rendu un hommage appuyé à la présidente sortante, Mme Intelmann et à son équipe qui, en » périodes troubles » ont relevé des » défis colossaux avec courage et habileté « .
Ensemble, a dit le nouveau président de l’Assemblée des Etats parties du statut de Rome de la CPI, » ils portent le combat contre l’impunité » en ralliant, à leur combat, des gouvernements et des organisations de la Société civile et des droits de l’homme.
Le ministre de la Justice, dans ses habits de président de l’Assemblée de la CPI, a promis de servir l’organisation avec » foi et détermination » et à faire triompher ses idéaux.
A noter que le ministre Sidiki Kaba ne disposera pas d’un salaire à titre de président de l’Assemblée des Etats parties du Statut de Rome. Cette fonction représentative, plutôt diplomatique, dont le mandat est de 3 ans, n’est pas rémunérée. Les différents orateurs qui se sont succédé dont Me Georges Kapiamba et Me André Kito ont loué les qualités, l’expertise et l’expérience du nouveau président de l’Assemblée de la CPI.
Par Godé Kalonji Mukendi