La Commercial Bank of Africa, l’une des plus importantes banques du Kenya figure parmi les candidats à la reprise de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (Biac). Cette institution financière kenyane aurait envoyé une lettre à la Banque centrale du Congo (BCC) pour exprimer son intérêt dans la reprise de la Biac, un des plus grands établissements bancaires de la RDC, actuellement en difficultés. La lettre, datée du 30 juin serait signée de la main d’Isaac Awundo.
Selon l’agence de presse américaine « Bloomberg », le directeur général de Commercial Bank of Africa (CBA) y exprimerait son intérêt à s’installer en RDC en investissant dans la recapitalisation de la Biac, troisième banque du pays jusqu’à sa mise sous administration provisoire en mai dernier. Les sources proches du dossier estiment que 100 millions de dollars seraient nécessaires pour remettre à flots la banque, propriété à 100% de l’entrepreneur Elwyn Blattner.
Selon certaines indiscrétions, le nom de CBA n’est pas une surprise. La banque, contrôlée par la famille Kenyatta, aurait déjà été en contact avec Elwin Blattner avant la mise sous administration provisoire. Elle entend par ailleurs emboîter le pas à Equity Bank, qui a acquis en mai 2015 ProCrédit Bank Congo et se déploie depuis sur un marché largement sous-bancarisé.
Les administrateurs provisoires de la Biac placés par la Banque centrale du Congo ont six mois (depuis le 30 mai) pour trouver une sortie à la crise que connaît cette banque. Cette dernière dont les causes semblent multiples (mauvaise gestion mais aussi arrêt d’une ligne de financement accordé par la Banque centrale), a pris une tournure politique, depuis que le Premier ministre, Patata Ponyo Mapon, et le gouverneur de la Banque centrale, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, s’opposent publiquement sur le sujet.
La semaine dernière, dans un communiqué très inhabituel, le Premier ministre s’est emporté contre l’envolée des besoins de refinancement de la Biac, dénonçant une « mafia financière ayant des connections à la Banque centrale du Congo » au sein de l’établissement bancaire.
Par la voie du conseiller en communication du gouverneur de la BCC, Plante Kibadhi, la Banque centrale du Congo s’est indignée de ce texte et a justifié cette dérive par l’augmentation du paiement d’impôts par les déposants de la Biac. Plante Kibadhi a ajouté que ces paiements, principalement en faveur du Trésor public congolais, ne nécessitent pas que les comptes soient provisionnés.
La Primature a depuis réagi en soulignant que ces paiements cachent en réalité des pratiques frauduleuses ayant pour objectif de retirer de l’argent auprès de la Biac. Le Premier ministre et le gouverneur s’opposent également sur les conséquences sur le franc congolais de l’évolution du besoin de financement de la Biac.
Septième banque kényane par le total bilantaire (environ 2,1 milliards de dollars fin 2015), CBA a déjà débuté son déploiement hors du Kenya, avec une présence en Ouganda et en Tanzanie.
Par OK