L’affaire Vano Kalembe Kiboko continue à préoccuper une bonne partie de l’opinion. D’abord parce que le concerné préside l’association socioculturelle " Lwanzo Lwa Mikuba ". Cette association comprend des Basanga fortement implantés à Kolwezi, Likasi, et dans d’autres villes de la province du Katanga dans des proportions jugées non négligeables. Mais aussi parce qu’en tant qu’acteur politique, d’ailleurs ancien membre du PPRD, on lui reprocherait principalement de s’être prononcé contre la révision constitutionnelle.
Où en est-on aujourd’hui de l’arrestation de Vano Kalembe Kiboko ? Pour les avocats de cet acteur politique, au stade actuel, rien n’évolue. Pour preuve, indiquent-ils, le détenu n’est même plus appelé dans le cadre de la poursuite de l’instruction du dossier. De l’avis des avocats de Vano, les magistrats n’arriveraient plus à progresser et seraient encore en train de fouiller pour trouver des éléments contre l’accusé. Ce qui, argumentent-ils, accréditerait la thèse selon laquelle le dossier de Vano Kalembe Kiboko serait vide. Mais, l’ancien député national est toujours en détention.
Les avocats de Vano dénonçaient déjà le fait que leur client ait été arrêté à titre préventif et que, par la suite, on sollicite une rallonge de quinze jours pour instruire le dossier. Pour rappel, Vano Kalembe Kiboko avait été arrêté à Lubumbashi, au Katanga, avant d’être transféré à Kinshasa d’abord au tribunal de Grande instance et ensuite au Centre pénitencier et de rééducation de Kinshasa (CPRK), l’ex prison centrale de Makala. .
Depuis son transfert à Kinshasa, indique-t-on, Vano Kalembe Kiboko aurait des ennuis de santé. On rappelle son combat en faveur de Kolwezi où, au cours d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Karavia à Lubumbashi, il avait fait le point sur les incidents survenus le 08 décembre 2014 à l’issue d’une marche concernant le découpage territorial organisée par l’association " Lwanzo Lwa Mikuba ". C’est au cours de cette marche que Mme Mpanga Mule avait été touchée par des balles. Ses ennuis ont peut-être commencé avec les propos tenus lors de la conférence de presse, surtout avec le franc parler qu’on lui reconnaît et aussi parce qu’on le situerait proche du gouverneur du Katanga, expliquent plusieurs de ses proches.
C’est au moment où il s’apprêtait à prendre l’avion, en compagnie de son épouse et de ses enfants, pour les Etats-Unis d’Amérique à l’aéroport de Lubumbashi que son affaire avait été commencé. Son passeport avait saisi par les services d’immigration avant d’être par la suite arrêté à Lubumbashi. S’en est suivi, en fin de compte, son arrestation et son transfert à Kinshasa. Les membres de l’association protestent contre l’arrestation de leur leader. Ceux qui ont eu l’occasion de lui rendre visite en prison témoignent plutôt d’un moral au zénith de ce juriste pendant que la société civile déplore ce qu’elle qualifie d’intimidations dont sont victimes les acteurs politiques et associatifs hostiles à un nouveau mandat du chef de l’Etat.
D’autres infractions auraient été ajoutées au dossier de Vano Kalembe Kiboko, à savoir incitation à la haine tribale et à la propagation de fauses rumeurs. Voilà qui pousse les membres de sa communauté à croire que leur leader serait plutôt victime des règlements des comptes au regard des distances qu’il aurait prises depuis quelques temps avec le régime en place. C’est là que les observateurs invitent le pouvoir à bien gérer cette situation, surtout que Vano Kalembe Kiboko, en tant que leader d’une grande association, ne s’appartient plus, mais il appartient à une grande communauté. M. M.