Veillée d’armes dans les termitières des marginaux

Mercredi 9 décembre 2015 - 11:22

Des campagnes de recrutement toujours en cours, des bandes des marginaux émiettées après des épisodes scabreuses de l’opération Likofi que les ONG de défense de droits de l’Homme ont dénoncées vigoureusement, viennent de se reconstituer sur certaines rues de Bandalungwa. La criminalité a repris ses quartiers sur les avenues Bwete, Bawoyo, Dekani, Dimbamboma, Tumba, Tulundi et Mwata Yango, et menace désormais la quiétude des riverains. Une zone rouge s’est dessinée en s’étendant jusque sur les avenues Batetela, Lubaki et Tonde. L’insécurité y bat son plein, tard la nuit.

Les refuges de ces criminels en herbe, mieux connus sous le surnom de termitières, se signalent par l’odeur de chanvre que certains tunnels dégagent et des flacons et sachets d’alcool frelaté jetés à la ronde. Ces passages séparant des parcelles par derrière, abritent des bandes qui alignent entre 10 à 20 membres. Le recrutement de nouvelles unités se poursuit pour pouvoir renforcer les sous-groupes. On y rencontre des garçons de moins de 25 ans, ainsi que des filles de peu de vertus âgées de moins de 18 ans, qui servent d’appâts aux hommes fortunés.

A en croire Martin Balumueni, une des victimes de ces délinquants, dès qu’un homme jette son dévolu sur la gamine, cette dernière l’entraîne vers un terrain de football, ou une avenue peu fréquentée et en cul de sac où les petits bandits postés derrière des murs et la broussaille, entrent aussitôt en action.

Samedi 5 décembre 2015, vers 2 heures du matin, grisé par un verre d’alcool pris de trop, Ramazani, 37 ans, chauffeur de taxi, aperçoit aux alentours de terrasses en plein air et parsemées le long de l’avenue Inga, une fillette brune en petite culotte et vêtue d’un T-shirt bras cassés dévoilant une poitrine généreuse. Tout ce qu’il lui faut pour meubler le reste de la soirée. Baratin en règle. La fille cède aux avances, affiche sans plus tarder ses tarifs et entraîne sa proie dans un traquenard vers l’église kimbanguiste, au fond de l’avenue Bwete.

Voici qu’à peine débutés les préludes et dans une position indélicate, surgissent comme des abeilles dans une ruche, des marginaux équipés des armes blanches qui s’en prennent contre le jeune homme, pour condamner  le viol de la fillette âgée de moins de 17 ans.

Devant la supériorité numérique des délinquants et des menaces d’être acheminé à la police, le taximan Ramazani s’est laissé dépouiller le montant de 50 dollars et 17.000 FC, ainsi que son téléphone Samsung et sa montre-bracelet de marque Rolex.

Et avant d’être relâché, il a dû subir une correction musclée qu’il n’est pas prêt d’oublier.

On  s’attaque aux paisibles citoyens et on les dépouille de leurs biens

Dimanche 6 décembre 2015. Antoine Lutumba et ses copains ont partagé un verre de bière dans un bar, sur avenue Kimbondo. Les amuse-gueules ont régalé le groupe qui s’était retrouvé le soir, dans le cadre de la ristourne. Vers 1 H 30’, le bar qui les avait reçu, fermait ses portes. Lutumba et ses amis ont dû se séparer.  Seul, Lutumba devait traverser le marché Lumumba. Sur une avenue sombre, son téléphone sonne. Il décroche et parle avec son interlocuteur.

C’est en ce moment qu’il sera encerclé par le groupe des marginaux porteurs des armes blanches, réclamant son téléphone Galaxy. Son appareil arraché, on l’a fouillé et dépouillé de sa chaînette en or et de ses quelques billets de banque.

Deux cents mètres plus loin, il rencontre un groupe de jeunes garçons qu’il va prévenir des attaques éventuelles avec ses agresseurs. Au lieu de dévier leur route, ces autres marginaux vont se lancer à la poursuite de la bande rivale qui venait d’opérer dans son «  territoire ». C’est un affront, ont-ils laissé entendre, et qu’il faudrait sanctionner à tout prix pour éviter la récidive.

Entre bandes rivales, violer le territoire ou le fief des adversaires est un crime de lèse-majesté. La guerre des gangs n’aura pas lieu. Car, après la chasse, la bande intruse avait quitté le secteur.

Auparavant, c’est une bande des marginaux de Ngiri-Ngiri qui s’était aventurée dans les «  plates-bandes » de Bwete. Huit garçons et trois filles sirotant des flacons de whisky avait paradé sur avenue Inga, de retour d’une petite fête d’anniversaire. Le groupe devait raccompagner les filles qui habitaient vers l’avenue Balari.

A la vue de ce groupe de garnements, l’écurie «  Nzoï » de Bandalungwa a invectivé la bande de Ngiri-Ngiri. Brisant des bouteilles pour s’armer des tessons et d’autres objets contondants, les deux écuries ont démarré les hostilités par se lancer des projectiles. Il ne restait plus que le combat avec des armes blanches. A la suite d’une blessure causée par le jet d’une pierre, le blessé a été conduit dans un centre médical où il a pu suivre des soins médicaux appropriés.

Bandalungwa qui risquait d’être le théâtre des affrontements impitoyables entre les marginaux de l’écurie «  Nzoï » et les délinquants de Ngiri-Ngiri, garde son souffle. Les prochains jours pourraient connaître ces combats de rue du genre de ceux que Makala et Camp Mombele, Makala et Ngiri-Ngiri avaient enregistrés à l’époque.

La police ferait mieux de précéder les événements en neutralisant ces criminels en herbe qui insécurisent nos quartiers.

J.R.T

 

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