C’est établi que les inégalités de genre et les violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) sont un des fléaux qui gangrènent la société rd congolaise. Et c’est inadmissible de voir l’université congolaise continuer à demeurer en marge de cette lutte, voir à s’en désintéresser. C’est pourquoi le Centre régional de recherche et de documentation sur les femmes, le genre et la construction de la paix dans la région des Grands-Lacs (CERED-GL), appuyé par l’UNESCO, forme du 4 au 6 avril, les étudiants pairs-éducateurs, sur les questions d’inégalités de genre et de VSBG. Ce, dans le cadre du projet " Appui à l’intégration des inégalités de genre et des violences sexuelles basées sur le genre dans la formation et la recherche universitaire en RDC ".
Objectif, assure Lututala, faire participer les étudiants au travail de déconstruction mentale. Une fois formés, explique le Dg du CERED-GL, ces étudiantes et étudiants iront ensuite sensibiliser leurs collègues dans leurs milieux universitaires respectifs dans le but espéré de les voir changer de comportement sur ces questions.
Pour le Pr Lututala, l’université congolaise doit contribuer à cette lutte par la formation et la sensibilisation des étudiants, mais aussi un renforcement des capacités des enseignants afin que ces questions fassent l’objet de matières à enseigner et des recherches à mener.
Au total, ce sont 8 universités et instituts supérieurs qui sont impliqués dans ce projet : l’Université de Kinshasa, l’Université Catholique du Congo, l’Université pédagogique nationale, l’Université protestante du Congo, l’Institut supérieur de commerce, l’Institut supérieur de Kikwit, l’Université Kongo, et l’Université de Bandundu.
La ministre de la Femme, Famille et Enfant, s’est réjouie de voir impliquée dans ce combat une catégorie importante de la société congolaise, à savoir les étudiants. " En tant que vecteurs des connaissances, mais aussi en tant que futurs cadres dirigeants de ce pays, investir sur le changement de comportement des étudiants et étudiantes sur les inégalités de genre et les violences sexuelles c’est investir sur toute la nation congolaise ", s’est elle exprimée. " En ciblant particulièrement les milieux estudiantins pour les sensibiliser contre ces fléaux, nous visons les cadres de demain, ceux-là qui doivent être à l’avant-garde de ce combat, car l’Université est là pour montrer à la société la voie à suivre sur les faits de société ", a-t-elle soutenu.
Pour le Représentant de l’UNESCO en RDC, " le lancement de ce projet au lendemain de la clôture du mois de la femme traduit notre engagement inconditionnel à la cause de l’égalité du genre qui ne doit pas se limiter au seul mois de mars. Il a précisé que ce projet fait partie du volet " Communication pour le changement des comportements " du Programme conjoint de lutte contre l’impunité, d’appui aux victimes de violences basées sur le genre, et d’autonomisation des femmes à l’Est de la RDC, financé par le Canada. L’UNESCO a été chargé dans le cadre de l’exécution de ce Programme, de réaliser le volet Communication pour le changement de comportement, à côté d’autres volets dont la lutte contre l’impunité, la prise en charge médicale et psychosociale et la réinsertion économique pilotés respectivement par le BCNUDH, l’UNFPA et le PNUD. Didier KEBONGO