Interdit de fonctionner par le maire de : Goma La LUCHA refuse de mourir

Mercredi 9 décembre 2015 - 12:51

Dans une mise au point, ce mouvement citoyen invite le Maire de Goma à lire attentivement la constitution dans ses articles 37 et 22 et les lois congolaises sur les ASBL consacrent la liberté d’association

Citant un communiqué du maire de la ville de Goma daté du 3 décembre 2015, de nombreux médias relayent depuis quelques jours la rumeur selon laquelle le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) serait désormais interdit de fonctionner, la LUCHA a fait une mise au point pour éclairer l’opinion.

Pour ce mouvement citoyen, le maire de Goma n’a pas interdit la LUCHA et n’a aucun pouvoir pour le faire. A en croire Lucha, le communiqué du maire du chef-lieu de la province du Nord-Kivu ne contient aucune interdiction pour le mouvement LUCHA de fonctionner à Goma. Encore faudrait-il que le numéro un de la ville ait une base légale et le pouvoir pour prendre une telle décision.

Dans sa décision, le maire de Goma reproche de fonctionner sans  » statuts, autorisation de fonctionnement, sans président,… « . Ce qui a poussé le maire à demander à la LUCHA de  » cesser toutes activités de nature à perturber l’ordre public dans la ville de Goma. Ce rappel est malveillant pour cette association, qui n’a jamais mené d’activités contraire à la loi ou de nature à perturber l’ordre public.

» Le fait pour des citoyens de se mettre ensemble pour exiger pacifiquement de l’eau, des routes ; pour demander la sécurité, la justice ; pour faire un deuil des leurs massacrés à Beni… constitue peut-être un trouble à la tranquillité des autorités habituées à ne pas rendre des comptes sur leur gestion de l’Etat, mais pas un trouble à l’ordre public…dans une République digne de ce nom ! « , s’interroge le mouvement dans un communiqué.

La LUCHA s’en tient à la législation congolaise qui consacre la liberté d’association qui, selon Lucha ne prescrit aucune forme obligatoire pour son exercice.

L’association invite le maire de Goma à lire attentivement la Constitution de la RDC dans ses articles 37 et 22 et les lois congolaises surtout la loi du 20 juillet 2001 sur les ASBL consacrent la liberté d’association sans prescrire une forme quelconque sous laquelle cette liberté doit s’exercer, sauf en ce qui concerne les confessions religieuses.

Les juristes diraient que la loi congolaise permet implicitement les  » associations de fait « . En d’autres mots, les Congolais sont libres de s’associer sans avoir nécessairement à rédiger des statuts, faire enregistrer l’association, adopter une forme quelconque, avoir un président…, à la seule condition d’observer le respecter de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs, explique la LUCHA. Pour ce mouvement citoyen, fonctionner comme une association de fait n’a donc rien d’illégal en République Démocratique du Congo, et met quiconque au défi d’apporter la preuve contraire, le Maire de Goma.

Confusion entretenue

Selon la LUCHA, le maire de Goma a tout simplement cherché à créer la confusion et intimider les jeunes de Goma et d’ailleurs de plus en plus nombreux à adopter la philosophie de la LUCHA en s’engageant dans des actions non-violentes pour revendiquer leurs droits, défendre leur dignité et celle de leurs concitoyens, et à se mobiliser pour préserver la démocratie menacée par les démarches égoïstes de la classe politique.

La LUCHA persiste et signe, il continuera à fonctionner, à Goma et ailleurs et ses actions demeureront non-violentes et respectueuses de la loi et de l’ordre public.

La LUCHA appelle les Congolaise à ne pas avoir peur de s’engager dans la lutte non-violente pour revendiquer leurs droits, défendre leurs libertés, en particulier en cette période de dure épreuve pour la fragile démocratie Congolaise.

Pas un mouvement subversif

Le mouvement citoyen LUCHA est né depuis plus de trois ans avec un but incontestablement licite, et depuis plus de trois ans elle a toujours mené des actions non-violentes, dans le respect absolu de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs.

La LUCHA est organisée à sa manière, et probablement mieux que beaucoup d’organisations formelles en RDC. Le mouvement dépasse largement le seul cadre de la ville de Goma.

La LUCHA se considère comme un état d’esprit et une philosophie de vie citoyenne qu’une organisation formelle. En effet, pour la LUCHA demeure le plus important pour la RDC.

Par sa capacité, au niveau individuel d’abord, et au niveau collectif ensuite, à contribuer concrètement à la construction d’un Congo meilleur, qui a la place et le respect qu’il mérite parmi les Nations ; un pays toujours plus uni, paisible, libre et prospère, dans lequel la dignité de chaque Congolais est une affaire de tous les citoyens et de toutes les institutions.

Par Godé Kalonji