Gwenegan Bui est député du Finistère et membre du groupe France-République démocratique du Congo à l’Assemblée nationale française. Il estime qu’à la COP21, chaque partie doit prendre ses responsabilités afin de préserver la planète.
Les Dépêches de Brazzaville : Vous êtes Vice-président du groupe d'amitié France-République Démocratique du Congo. En quoi consiste le travail de ce groupe ?
Gwenegan Bui : Le travail du groupe France-République Démocratique du Congo consiste principalement à organiser des missions et réceptions dans chacun des deux pays afin que les parlementaires puissent se rencontrer, échanger, tisser des liens. C’est un outil de coopération majeure, qui permet de soulever des problématiques communes et y répondre ensemble. Ce groupe permet également aux parlementaires français d’être informés de l’activité nationale de la RDC, notamment à travers des rencontres avec des personnalités issues du corps d’Etat Congolais, tels que les ministres et ambassadeurs.
LDB. Quelles sont les questions qui sont abordées pendant les séances ? Les questions environnementales sont-elles également au centre de vos discussions ? De quelle manière ?
GB : Cela varie en fonction des personnes que nous rencontrons au cours des réunions de groupe. Les sujets peuvent être relatifs à l’actualité en RDC, pour une meilleure compréhension des enjeux nationaux, régionaux et internationaux du pays. L’échange direct avec les représentants locaux facilite l’appréhension des problématiques. Ces rencontres sont également l’occasion d’aborder certains dossiers. Par exemple, nous travaillons actuellement à la reprise des échanges sur les dossiers d’adoption entre nos administrations respectives. Les enjeux de coopération sont au cœur de nos échanges. Il est évident qu’aujourd’hui, nous ne pouvons aborder ce sujet sans prendre en compte les enjeux environnementaux et la question du réchauffement climatique. Ces rencontres sont l’occasion de nous rappeler à la nécessité de notre engagement commun vis-à-vis d’un développement et d’une croissance responsables. Dans ce cadre, de nombreux échanges ont eu lieu avec le ministère de l’Environnement congolais.
LDB : La COP 21 se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre. Quelle lecture faites-vous de cet événement censé lutter contre le changement climatique ?
GB : L’ampleur des COP démontre de la prise de conscience mondiale des enjeux environnementaux. Malheureusement, nous l’avons vu au cours des éditions passées, ces conférences se concluent souvent par des déclarations qui n’aboutissent pas à des mesures concrètes et adaptées. Cela est dû notamment à la réticence de certains Etats à abandonner ou limiter leurs modèles énergétiques, mais également à la difficulté de trouver un accord qui convienne à 196 Etats ! C’est pourquoi, sous la présidence de la France, j’espère que cette COP permettra d’aboutir à des mesures concrètes, pour une véritable transition qui inclura tous les Etats et les acteurs non-étatiques également. Chacun doit prendre ses responsabilités, pays du Nord comme pays du Sud, et ne pas chercher de fausses excuses, de vieilles querelles pour ne pas s’engager. Nous habitons tous la même planète. Chacun doit faire des efforts pour la préserver. C’est notre responsabilité historique.
LDB : Quels sont les projets en cours dans le groupe d’Amitié France et RDC ?
GB : Nous souhaitons augmenter la coopération entre nos deux pays, notamment en appuyant la RDC dans son développement économique et social, dans la préservation de son environnement et dans l’avancement de son processus démocratique. Dans une optique de réciprocité, nous espérons également voir s’intensifier les relations entre nos sociétés, à travers des échanges et des projets communs. L’amitié se construit par la rencontre, l’échange fréquent. C’est ce qui manque le plus dans les relations entre l’Afrique et la France pour construire des liens durables, francs et amicaux.
Patrick Ndungidi
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