Contrairement à l’ISS, l’ISP, l’ABA, l’ISIPA, l’UPN ou l’IFASIC, il n’y a pas de construction à l’Institut supérieur des arts et métiers (ISAM-Kinshasa), alors que depuis 2011, 20 dollars Us sont prélevés par la tutelle sur les frais académiques de chaque étudiant, au motif de la reconstruction.
Pour les étudiants et autres enseignants de cette institution d’enseignement supérieur, la reconstruction demeure le moindre souci du comité de gestion dirigé depuis 2011 par Mme l’ingénieur Kasali Kabwe Louise.
Pourtant, à travers la ville, sur tous les sites universitaires, des reconstructions font la fierté des communautés de l’ISS, de l’ISP, de l’ABA, de l’ISIPA, de l’UPN, de l’IFASIC, etc. L’ISAM fait figure de parent pauvre. « Il n‘y a pas de construction chez eux parce que les 20 dollars américains dégagés à cet effet par la tutelle et chaque année, prennent une destination inconnue depuis 2011 jusqu’à ce jour », a confié un des enseignants qui a requis l’anonymat.
Même son de cloche du côté des étudiants. Ils estiment que, par cet acte, le comité de gestion de l’ISAM foule aux pieds les instructions académiques édictées annuellement par la tutelle et donnant la clé de répartition des frais académiques et dégageant 20 dollars américains pour chaque étudiant pour la reconstruction.
Les échos de cette gestion peu orthodoxe, qui nécessite un éclairage, ont atteint l’hémicycle du Palais du peuple où une initiative de contrôle parlementaire serait en gestation.
Des statistiques révéleraient qu’on inscrit et réinscrit plus ou moins 2800 étudiants par année. En cinq ans, ce nombre d’inscrits multiplié par 20 dollars américains donne une idée de la hauteur du montant que doit justifier l’actuel comité de gestion. C’est environ 300 000 dollars américains.
Entre-temps, étudiants et enseignants voient, dans l’attentisme de la tutelle à sévir, une certaine complicité. A en croire les dires de l’autorité de tutelle, dans les changements qu’il venait d’opérer à la tête de certaines institutions, « c’est le critère de compétence, de probité et de moralité qui a prévalu ».
Quid donc de l’ISAM, une grande institution à deux cycles dirigée durant cinq ans par des chefs de travaux? Si cette complicité est établie, la conséquence est que les institutions universitaires cessent d’être des miroirs dé la société et nagent à contre-courant de l,’émergence voulue parle chef de l’Etat. Un paradoxe dès lors que, dans le programme gouvernemental, l’éducation occupe une place de choix.
Par P.M.