« Je ne suis disparu ni du monde politique ni de ce pays. Donc vous me verrez peut-être un jour pour voir si les choses évoluent... » C’est sur ces mots d’espoir que Jean-Claude Kibala, ministre sortant de la Fonction publique a fait ses adieux, hier lundi 29 septembre 2015, devant les élèves de l’Ecole nationale d’administration (ENA). Et cela, avant de procéder à la remise et reprise avec son collègue entrant, Pascal Isombisho. Son successeur - qui affirme mieux connaître son « ainé » Kibala – l’a rassuré de sa volonté de poursuivre, « dans la mesure du possible », tout ce qu’il a laissé en chantier.
Après avoir démissionné de son poste, le 19 septembre dernier, l’ancien patron de l’administration publique a officiellement fait son départ. Hier, au cours de la cérémonie de remise et reprise qui a eu lieu dans son ancien bureau de la Fonction publique, Jean-Claude Kibala a fait preuve d’optimisme. « Je suis très rassuré que le ministre de la Fonction publique, ici présent, va assurer la continuité de ce que nous faisions et va même améliorer ce que nous étions en train de faire », a déclaré Kibala.
Celui qu’on a surnommé l’homme de la réforme s’en est allé. Mais il a laissé un chantier dont les jalons ont été déjà posés. Il. revient donc à son successeur de les achever. Le bâtiment de la Fonction publique, qui n’a pas connu de réfection depuis les années 1964, revêt petit à petit de sa plus belle robe. Au cours d’une interview livrée le 21 septembre dernier, les techniciens qui sont à pieds d’œuvre affirmaient que des vastes travaux sont en train d’être effectués dans ce bâtiment.
«Nous sommes en train de le réhabiliter afin de redonner un autre décor. C’est une grande réhabilitation qui consiste à tout refaire, notamment l’installation’ électrique qu’il faut faire, la plomberie qu’il faut tout refaire. Il y a une partie de travaux qui a été déjà faite, notamment celle de la menuiserie, l’installation électrique et la climatisation », avait indiqué Aubin Kabamba, responsable de l’entreprise All Trade SARL.
Kibala, le sentiment d’un devoir accompli...
Bien qu’il laisse derrière lui un chantier en termes de réfection du bâtiment de la Fonction publique et de l’aboutissement d’un processus de réforme qui avait pris la vitesse de croisière, Jean-Claude Kibala quitte ses fonctions avec un cœur serein. Il rend le tablier avec le sentiment d’avoir entrepris, en trois ans, les réformes qui, une fois terminées, permettront à l’administration publique congolaise de redevenir la colonne vertébrale de l’Etat. Des avancées que le ministre Pascal Isombisho n’a pas manqué de saluer, notamment la réouverture de l’ENA. « J’ai dû comprendre que dans tout ce que nous allons faire ici, l’ENA se trouve au centre », a reconnu Pascal Isombisho.
ENA, des esprits apaisés
La nouvelle de la démission de Jean-Claude Kibala était tombée comme un couperet dans les oreilles des élèves de l’ENA. Beaucoup d’entre eux voyaient leur jeune carrière professionnelle vo1er en éclats notamment à cause de 1’hosti1ité qu’ils subissaient déjà face à certains agents et fonctionnaires de l’Etat en manque de qualification professionnelle Jean-Claude Kibala - qui s’est battu bec et ongle pour faire triompher l’émulation et la compétence dans la sélection des cadres de l’administration publique - a tenu à apaiser les élèves de l’ENA. « Soyez rassurés que maintenant c’est de la responsabilité d l’actuel ministre de se battre et de continuer ce combat qui consiste à intégrer au sein de l’administration des personnes compétentes et capables de renforcer l’efficacité de l’Etat » a-t-dit.
Pour lui, ces futurs cadres de l’administration ne seront pas abandonnés. Et, à cet effet, il les a davantage rassuré de sa présence «Je ne suis disparu ni du monde politique ni de ce pays. Donc vous me verrez peut- être un jour pour voir si les choses évoluent...»
L’ancien ministre s’est dit être, content du choix effectué par le Chef de 1’Etat, Joseph Kabila, à ce poste. « Même si je quitte la Fonction publique en laissant des chantiers que j‘aurais bien voulu achever. Mais je suis content que ça soit lui [Pascal Isombisho, Ndlr] qui me remplace », a-t-il affirmé.
Du côté du nouvel entrant, l’on a assisté à un retour de l’encenseur. L’homme a non seulement remercié le chef de l’Etat pour le choix porté en sa personne, mais aussi le ministre Kibala pour le travail abattu. Il a rassuré à Jean-Claude Kibala qu’il va continuer, dans la mesure du possible, tout ce qu’il a laissé en chantier et a souligné au passage que cet ancien ministre « reste un ainé pour lui. » Pour mieux garder allumer la flamme de la réforme, le nouveau ministre affirme vouloir travailler avec tout le monde. « J’ai besoin de la collaboration de tous », a-t-il souhaité.
Par Dido Nsapu