Un journaliste mitraillé à Goma

Lundi 27 octobre 2014 - 11:45

A Goma, la corporation des journalistes est sous le choc. L’un de ses membres, Philémon Gira, cameraman à la Radio-Télévision Nationale Congolaise affecté à l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, a frôlé la mort samedi soir alors qu’il revenait de son lieu de travail pour sa résidence.

 

Que s’est-il passé ?

 

La nuit était en train de tomber sur Goma lorsque Gira qui venait de clôturer ses obligations professionnelles pour la journée de samedi, s’est mis en quête d’un moyen de transport pour regagner sa résidence. Il aperçoit un taxi-moto et l’invite à le conduire à la maison. Le prix de la course convenu, le voilà bien en place sur la moto qui prend à toute vitesse le chemin de sa maison qu’il avait hâte de retrouver pour prendre un repos dominical nécessaire à la reconstitution de ses forces.

 

Mais voilà ! Pendant qu’ils roulaient, ils se rendent compte que des individus à moto les avaient pris en chasse et

Leur demandaient de s’arrêter. A 18h45 à Goma, ce n’est jamais bon signe. Ils décident d’accélérer. Alors qu’ils se trouvent à la hauteur du terrain de la Régie des Voies Aériennes aux environs de 18 heures, heure de l’Est, le danger se précise. Une arme parle. Plusieurs balles sont lâchées, les prenant pour cibles. Gira lâche un cri. Il est touché à la cuisse. Le motocycliste qui doit avoir reçu aussi une balle perd le contrôle de son engin. Ils tombent. Les poursuivants arrivent à leur niveau et s’emparent du sac du journaliste qui contenait sa caméra et d’autres outils de travail. Puis, c’est le silence.

 

Les passants qui s’étaient tous jetés au sol finissent par interpréter le silence des armes comme étant l’absence de danger. Effectivement, les assaillants se sont envolés. Ils prennent leur courage et se relèvent leur courage et se relèvent pour se diriger vers les victimes de la fusillade. Des voisins accourent aussi. Ayant reconnu le cameraman, ils le conduisent rapidement à l’hôpital CBCA Ndosho où les médecins se mobilisent pour lui sauver la vie. Vers 21 heures, l’opération est décidée pour l’extraction de la balle ou des balles. Ce qui est fait peu après.

 

Qui a tiré ?

 

La fusillade qui a failli emporter notre confrère Philémon Gira montre que le problème de l’insécurité reste entier dans le Nord-Kivu. Le fait que le ou les tireurs se soient volatilisés dans la nature est une indication de la circulation désordonnée des armes dans cette partie du pays, où personne n’est à l’abri d’une balle perdue ou lui destinée.

 

Les enquêtes ont naturellement été déclenchées et l’espoir de tous est qu’elles permettent l’identification et l’arrestation des coupables. Elles doivent également déterminer pourquoi la caméra du confrère et ses outils de travail ont tant intéressé les assaillants. Que recherchent-ils ou, plutôt, que tentent-ils de cacher ?

 

En attendant des réponses à ces questions, nous souhaitons une prompte guérison à notre confrère et les mêmes vœux vont en direction du motocycliste dont nous sommes sans nouvelle.

LP