Journée mondiale sans tabac : La RDC compte à présents des zones non fumeurs

Jeudi 18 juin 2015 - 11:39

Le PNLCT invite le pays à ratifier le protocole pour éliminer le commerce illicite du tabac

C’est sous le thème : » Eliminer le commerce illicite des produits du tabac » qu’a été célébré officiellement, le mardi 16 juin dernier à Kinshasa, la Journée mondiale sans tabac (JMST 2015), commémorée normalement le 31 Mai de chaque année.

En République Démocratique du Congo, précisément dans la ville province de Kinshasa, la capitale, les festivités officielles ont été marqué par trois temps forts: le lancement d’une campagne » Espace non fumeurs », une marche de sensibilisation sur l' » Espace non fumeur » et la célébration proprement dite à l’Institut National Pilote d’Enseignement des Sciences de Santé (INPESS), dans la commune de Kasa-vubu.

La dite campagne a été organisé dans le but de sensibiliser la population, fumeurs et non fumeurs, sur les mesures et dispositions prises par le gouvernement congolais sur les zones non fumeurs ainsi que pour accélérer le processus d’adoption de la loi antitabac et obtenir la ratification du Protocole destiné à l’élimination du commerce illicite des produits du tabac.

C’est au cours d’une marche motorisée que les dites dispositions du gouvernement ont été vulgarisé. Elle a débuté de la Place des évolués dans la commune de la Gombe jusqu’à l’INPESS dans la commune de Kasa-vubu, lieu où la cérémonie officielle s’est déroulé.

Les espaces non fumeurs

Au cours de la cérémonie du lancement de la campagne, le directeur du cabinet du ministre de la Santé publique, Faustin Chenge, a, au nom du ministre de la Santé publique, le Dr Félix Kabange Numbi, indiqué qu’en exécution de l’article 5 de l’arrêté ministériel n°1250/CAB/MIN/SP/010/AQ/2007 du 19 juillet 2007 du ministre de la Santé , déclare zones non fumeurs les lieux dans lesquels des prestations sont fournies au public, moyennant paiement ou non, y compris les avions et les transports publics tels que les bus, taxis, taxis-bus, trains, bateaux ; des lieux dans lesquels des malades ou des personnes âgées sont accueillis et soignés; des lieux dans lesquels des soins de santé préventifs ou curatifs sont dispensés.

Cet article prend également en compte des lieux dans lesquels des enfants ou des jeunes en âge scolaire sont accueillis, logés et soignés; des lieux dans lesquels l’enseignement ou/et la formation professionnelle sont dispensés, des lieux dans lesquels sont organisés des expositions, des lieux dans lesquels des denrées alimentaires et les boissons sont présentés à la consommation; des lieux où sont pratiqués les sports.

Les responsables chargés de l’administration et de la surveillance des entreprises publiques ou privées ainsi que les services de la police veillerons à l’application des dites mesures, a fait savoir Faustin Chenge.

Martelant sur cette information du Directeur du cabinet du Ministère de la Santé publique, le directeur du Programme National de Lutte Contre la Toxicomanie et les Substances Toxique (PNLCT) Rigobert Mbuyu Muteba , a précisé qu’il ne sera donc pas étonnant de voir un policier interpeller une personne parce qu’elle fume dans un espace non fumeur ou un enfant envoyé pour acheter une cigarette.

Selon lui, pour relever ce défi, il faut également l’implication de la communauté dans la campagne pour empêcher les fumeurs de fumer là où il y a plusieurs personnes, car la fumée de la cigarette n’a pas de limite. Elle atteint tout le monde et on devient fumeur malgré soi. Conséquence : le non fumeur est exposé aux maladies, au même titre que le fumeur.

Les méfaits du tabac

Dans son exposé sur l’ » Etat des lieux, pourquoi un protocole le directeur Rigobert Mbuyu, a expliqué que sur le plan sanitaire, le tabac est aujourd’hui responsable de plus de 6 millions de décès chaque année dans le monde, dont 600 mille suite à l’exposition des non fumeurs à la fumée.

La contrebande, qui contribue largement à l’accroissement de cette épidémie, en favorisant la circulation du tabac bon marché consommé par les pauvres, les jeunes et tous les groupes vulnérables. Elle entraine des conséquences graves et inacceptables qui sont, notamment, l’érosion fiscale annuelle mondiale estimée à plus de 45 milliards USD au détriment des trésors publics.

Jeannie Cameron, dans son article intitulé » Change for good » paru dans la revue britannique Tobacco Reporter, a souligné que sur les huit (8) milliards de cigarettes consommées en RDC, deux (2) milliards proviennent de la contrebande et représentent environ 180 à 200 millions USD, soit 165,60 à 184 milliards de francs congolais.

Or en cette année, les données annuelles publiées par la Direction de reddition des comptes du ministère des Finances, montre que le Trésor public congolais n’avait encaissé que 57 milliards de francs congolais, chiffre dérisoire, qui représente à peine 30,9 à 34% par rapport aux recettes réalisée.

Par Carroll Madiya