Le nucléaire congolais a besoin d’être appuyé. Les questions relatives au financement, à l’encadrement et à l’entretien de ce secteur en RDC fait l’objet de débat au cours des journées scientifiques du Commissariat général à l’énergie atomique (CGEA). Ces journées scientifiques sont organisées au Centre de recherches nucléaires de Kinshasa (CREN-K).
Compte tenu de son histoire et du rôle qu’il est appelé à jouer, le nucléaire congolais a besoin d’un appui nécessaire pour produire des résultats escomptés. Au Commissariat général à l’énergie atomique (CGEA), on estime qu’il est impérieux voire nécessaire que ce secteur bénéficie d’une attention particulière. Et pour le commissaire général à l’énergie atomique, Vincent Lukanda Mwamba, «la technologie nucléaire, comme la plupart des sciences et technologies, se soucie de répondre aux préoccupations mondiales qui sont la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique et le développement durable ». Il l’a déclaré hier jeudi 15 octobre, à l’ouverture des journées scientifiques du CGEA 2015. Le thème retenu cette aînée est «les applications des sciences et techniques nucléaires en RDC ».
Ces journées scientifiques sont organisées du 15 au 16 octobre au Centre de recherches nucléaires de Kinshasa (CRENK). Hormis la cérémonie d’ouverture, la première journée était consacrée aux exposés faits par un panel de scientifiques. Pour la deuxième journée, le programme prévoit une journée «portes -ouvertes » au CREN-K. Une occasion offerte au public pour visiter les différents services de ce centre régional.
Dressant un état des lieux du nucléaire congolais, Vincent Lukanda a rappelé la genèse du nucléaire en RDC ainsi que ces multiples périodes élogieuses. Le nucléaire congolais, a-t-il rappelé, est une fierté pour toute l’Afrique. « Plusieurs faits ont marqué l‘âge du nucléaire en RDC et ce ne sont pas des moindres », a-t-il indiqué. Allusion faite, entre autres, au 10 juin 1 960, date à laquelle le roi Baudouin de Belgique signait, à Bruxelles, l’arrêté royal instituant le commissariat des sciences nucléaires, -l’ancêtre de l’actuel Commissariat général à l’énergie atomique. Le 6juin 1959 déjà, sur le sol de l’Université Lovanium, les premières expériences dans le domaine nucléaire ont commencé avec le premier réacteur de recherche Trico I implanté en Afrique. La création du CGEA, elle, est intervenue grâce à l’ordonnance n°78-195 du 5 mai 1978. La CGEA remplaçait ainsi le commissariat des sciences nucléaires.
« Les sciences et la technologie nucléaires travaillent chaque jour pour apporter leur contribution à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement, dans des domaines tels que la santé humaine, l‘agriculture, la gestion de l’eau, les applications industrielles et énergétiques », a soutenu le commissaire général à l’énergie atomique. Il a déploré le fait que dans le domaine de la santé, la RDC ne dispose pas d’un centre de traitement des cancers. Surtout quand on sait que la technologie nucléaire; grâce à la radiothérapie, offre de meilleures chances pour le traitement des maladies.
Tout en appréciant le projet agroindustriel de Bukanga Lonzo, le CGEA a réfléchi à ce que les techniques nucléaires pourront y apporter. Depuis près de deux décennies, le CGEA travaille sur l’installation d’un radiateur au césium 137 d’une capacité industrielle, pouvant permettre de préserver les récoltes agricoles de différentes détériorations. Les expériences vécues avec le maïs, le safu et autres plantes ont montré qu’il était possible d’étendre ces expériences à d’autres produits agricoles et denrées alimentaires les plus périssables. C’est dans ce domaine que le CGEA sollicite l’intervention du gouvernement pour l’aider à mettre en oeuvre ce projet d’installation d’un irradiateur industriel d’aliments.
Ace jour, la politique énergétique de la RDC reste dominée par le recours aux sources hydrauliques et thermiques, comprenant des centrales hydrauliques et de centrales thermiques disséminées par-ci par-là dans le pays, mais dont la couverture énergétique reste largement déficitaire. Ce déficit se déclare par rapport aux besoins énergétiques du pays, notamment dans les provinces minières où l‘industrialisation est en plein essor.
La cérémonie d’ouverture de ces journées scientifiques a été présidée par le directeur du cabinet du ministre de la recherche scientifique et technologie.
Par Olivier KAFORO