Kasumbalesa : silence radio sur les biens et fonds «sinistrés »!

Mercredi 31 décembre 2014 - 10:44

De nombreux opérateurs économiques, nationaux comme étrangers, ont vu le ciel leur tomber sur la tête au cours d’un après-midi du mois de novembre, à la suite d’un incendie assassin qui a tout ravagé sur son passage, au poste frontalier de Kasumbalesa, dans la province du Katanga. En quelques heures, le feu a réduit en cendres plusieurs véhicules ainsi que les marchandises qu’ils transportaient, causant plusieurs pertes en vies humaines ainsi que des dégâts financiers estimés à plus d’une centaine de millions de dollars.

Certes, le gouvernement provincial et l’exécutif national ont envoyé des messages de condoléances aux victimes et de réconfort aux opérateurs économiques sinistrés. Mais, au-delà de ces marques de sympathie, c’est le silence radio au sujet de la mobilisation d’un fonds spécial destiné à aider les créateurs de richesses et d’emplois à relancer leurs activités commerciales. Car, au regard de l’étendue des dégâts et du fait que l’incendie s’était produit dans un espace protégé, à savoir le dépôt de Pacific Trading, ils escomptaient, en plus des réparations attendues de leurs assureurs respectifs, un coup de pouce salvateur de la part du gouvernement de la République.

Près de deux mois après l’incendie de Kasumbalesa, plusieurs hommes d’affaires ont tout simplement fermé boutique, incapables de reconstituer leurs fonds de commerce. Du coup, les activités d’import et export ont considérablement baissé à ce poste douanier, entraînant une baisse drastique des recettes de la DGDA (Direction Générale des Douanes et Accises), de l’OCC (Office Congolais de Contrôle), de la DGM (Direction Générale de Migration) etc.

Mais, le pire est à venir. En effet, de nombreuses petites et moyennes entreprises qui vivaient de la sous-traitance en matières de transport, de manutention, de restauration, de logement, de facilitations douanières et administratives… broient du noir.

De centaines de pères et mères de familles, mais surtout de jeunes, qui avaient trouvé des emplois sous diverses formes de service sont réduits au chômage. Si le désœuvrement et le manque de moyens de survie persistent, ils vont constituer une pépinière sûre pour les recruteurs des groupes armés qui écument cette partie de la République.

Bref, l’abandon à leur triste sort, par les pouvoirs publics, des opérateurs économiques frappés par l’incendie de Kasumbalesa, va avoir, à plus ou moins brève échéance, des conséquences fâcheuses sur l’économie nationale en général et celle du Katanga en particulier, sans compter les remous sociaux à craindre d’une population marginale contrainte de vivre d’expédients.

La vitalité économique impulsée par le poste douanier de Kasumbalesa mérite d’être relancée, si la RDC tient absolument à peser dans le commerce transfrontalier et à cheminer dans la voie de l’émergence, dont le principal socle repose sur la création des richesses. Ceux qui représentent l’espoir des investissements sûrs pour la Nation congolaise attendent du gouvernement le retour de l’ascenseur en cette passe difficile pour leurs affaires, sinon ils risquent de ne plus jamais se relever et d’entraîner, dans leurs « tombes », des milliers de compatriotes qui avaient retrouvé la joie de vivre grâce à leurs activités. Leur cri du cœur est ainsi lancé. Sera-t-il entendu du côté des décideurs politiques ? Les paris sont ouverts.

Kimp