Kengo, candidat proche des catholiques ?

Lundi 8 juin 2015 - 12:29

Il avait touché à tout sous le régime de maréchal Mobutu : Procureur Général de la République, ministre des Affaires étrangères, Ambassadeur, Premier ministre. Léon Kengo, c’est de lui qu’il s’agit, n’a visiblement pas encore fini d’écrire sa longue page dans l’histoire politique en République démocratique du Congo.

Agé aujourd’hui de 80 ans, celui qui se considérait sous le Deuxième République comme étant le successeur désigné du maréchal Mobutu ne veut pas encore dire son dernier mot. Autorité morale de la plate-forme « Opposition Républicaine » née à l’issue des travaux des Concertations nationales tenues fin 2013, Léon Kengo, malgré son âge, pourrait s’aligner une fois de plus pour la prochaine présidentielle de novembre 2016.
Classé 3ème lors de la présidentielle de 2011 avec 4% (derrière Kabila avec 48%, Tshisekedi avec 33% et Vital Kamerhe avec 7%), le natif de Libenge (province de l‘Equateur), serait tenté par une nouvelle aventure lors de la prochaine bataille présidentielle.

Soutien de l’Eglise catholique

En en croire François Soudan, le Directeur de rédaction du magazine Jeune Afrique (dans sa chronique diffusée le dimanche matin sur Radio France Internationale). Léon Kengo, le président du Sénat, bénéficierait de l’appui de l’Eglise catholique pour l’élection présidentielle de 2016.
Passant en revue les probables candidats à la présidentielle, François Soudan a rappelé que Joseph Kabila ne pourra pas briguer un troisième mandat parce que bloqué par l’article 220 de la Constitution et qu’Etienne Tshisekedi pourrait ne pas se présenter à cause de son état de santé. Il a par ailleurs révélé que Jean- Pierre Bemba, toujours incarcéré à La Haye, pourrait être hors course.

Des signes qui ne trompent pas

Félin politique. Léon Kengo se prépare, soulignent certains milieux politiques, dans le silence. Mais certains actes politiques qu’il pose mettent à nu ses ambitions. En janvier dernier, il s’était présenté comme celui qui avait stoppé la grogne qui enflait dans les rues de Kinshasa à cause de la loi électorale. «J’ai écouté les cris et la volonté de nos compatriotes qui sont dans la rue depuis quelques jours», avait tranché le président du Sénat en bloquant l’adoption d’un alinéa de l’article 8 de la Loi électorale votée par l’Assemblée nationale qui conditionnait la tenue de la présidentielle aux résultats du recensement. Du coup, l’ancien premier ministre du Zaïre était considéré comme le « sauveur de la nation » ou le «sapeur-pompier» par certains compatriotes. Du coup, il a vu sa cote de popularité montée dans l’opinion tant nationale qu’internationale. Pour certainement s’attirer la sympathie de ses compatriotes, le président du Sénat vient de faire un faux bond au chef de l’Etat, Joseph Kabila. Lui et sa plate-forme -Opposition Républicaine - viennent de dire non au dialogue politique convoqué par le chef de l’Etat. «En animal politique. Léon Kengo veut montrer à la face du monde qu’il se bat pour les intérêts de la population congolaise», commente un acteur politique.

Par CN