KIN-KIEY Y VA DE SON ALERTE « LE PÉRIL ISLAMISTE EST UNE RÉALITÉ »

Mardi 18 août 2015 - 06:40

Par ailleurs, le n° 1 de « Kabila - Désir » n’est ni missi dominici du Raïs, ni porte-parole de la Majorité présidentielle.
Et si un de ces quatre matins, la stabilité du pays était remise en question ! Hypothèse d’école ? Pas nécessairement. Un coup d’oeil à l’Est peut nous faire réfléchir. Sur la brèche médiatique pendant ces vacances outre-Méditerannée, Kin-kiey Mulumba alerte : « la guerre n’est pas nécessairement derrière nous. La région n’est pas stable, les périls restent nombreux : la rébellion du M23 n’a pas totalement désarmé, il y a toujours des violences à Beni, le péril islamique est une réalité, on parle de la guerre de l’eau… Autrement dit, le Congo a besoin, a envie, d’un homme comme le président Kabila… »
Quand on décrypte les liaisons dangereuses des ADF/Nalu, notamment ses proximités doctrinales avec les Shebbab Somaliens, eux-mêmes succursales de Al Quaida. Il y a de quoi redouter le pire.

Fausse controverse autour d’une opinion. Quand le président de l’association " Kabila Désir " exprime son opinion, certains adversaires de son association mettent sa pensée sur le compte de la Majorité présidentielle et même sur le compte du président Joseph Kabila. Pourtant, l’association au nom de laquelle parle le ministre des Relations avec le Parlement est bien connue. C’est la sienne, c’est-à-dire celle qu’il a créée et qu’il dirige et s’appelle " Kabila Désir ".

A ce titre donc, ce que " KKM " déclare n’engage ni la MP, ni le président Joseph Kabila qu’il soutient jour et nuit. Car, Kin Kiey Mulumba, comme tout citoyen congolais et conformément à la Constitution et aux lois de la République, est libre de livrer son opinion par rapport au sujet ou d’exprimer sa pensée. Ce qui a poussé certains confrères à résumer la question par la formule "Kabila désir" ou le désir de Tryphon Kin Kiey Mulumba.
En tout cas, qu’il soit journaliste, professeur d’université, député ou ministre, les analyses pointues ou dérangeantes, pour ne pas parler tout simplement de réflexions, constituent en fait sa deuxième nature. Cela ne doit guère étonner parce qu’il s’agit de toute une tradition. Pas étonnant qu’en termes de projections, le président de l’association " Kabila Désir " reste égal à lui-même. Même lorsqu’il avance que, pour lui, "en face, le pouvoir n’a guère d’interlocuteur. Etienne Tshisekedi, le chef historique de l’UDPS, a accepté le principe du dialogue avec le pouvoir, Vital Kamerhe n’est pas pour ce dialogue, mais il souhaiterait pouvoir s’entretenir en tête à tête avec le président Kabila. La vérité, c’est qu’aucun parti n’est réellement prêt à aller aux élections dans les délais impartis. Il faut donc réaménager… "
Il en est de même quand Tryphon Kin Kiey Mulumba confie à la Radio France internationale qu’il n’est pas réellement favorable au "glissement ", c’est-à-dire à un recul de la date des élections pour des raisons techniques ou présentées comme telles. Notamment le manque de financement, l’absence de la communauté internationale qui est loin d’être prête à financer l’exercice… Pour ce partisan de Joseph Kabila, il n’y a qu’une solution, voir Joseph Kabila rester au pouvoir afin de poursuivre le travail commencé, c’est-à-dire la paix, la stabilité et la prospérité de la RDC. . " Le pays est en pleine construction, le Congo a enfin décollé. Même dans l’arrière pays, on construit des infrastructures, les routes sortent de terre.
A Kinshasa, le nouvel aéroport a été inauguré ainsi qu’à la Luano (Lubumbashi), la société des chemins de fer a été dotée de nouvelles locomotives, des villes nouvelles sont en construction, la stabilité est rétablie, la production de cuivre atteint le record historique d’un million de tonnes par an…. Encore jeune, le président est en pleine possession de ses moyens, pourquoi le mettre en congé alors qu’il a encore tant à faire…"
Quant aux émeutes de janvier, il les relativise sans nier la réalité des mouvements populaires. Il relativise également les injonctions internationales : " lors de son voyage en Afrique, le président Obama a dit que les présidents devaient respecter leurs constitutions, ne pas s’éterniser au pouvoir. Mais, il oublie que dans son propre pays, le président Roosevelt a été reconduit quatre fois. Qu’en Ouganda, le président Museveni est au pouvoir depuis 1986. Qu’au Rwanda, le président Kagame se prépare à se faire réélire. Ce qui compte pour moi, ce n’est pas la personne de Kabila, c’est le Congo, il faut maintenir l’élan actuel… " Changement de Constitution ? L’essentiel pour le Pr Kin Kiey Mulumba, c’est de préserver les acquis de la démocratie, " notre presse est l’une des plus libres du continent, la population congolaise est très attachée à ce climat de liberté. ". Pour défendre une prolongation de M. Kabila à son poste présidentiel, le ministre ne craint pas les accents prophétiques : " la guerre n’est pas nécessairement derrière nous.
La région n’est pas stable, les périls restent nombreux : la rébellion du M23 n’a pas totalement désarmé, il y a toujours des violences à Beni, le péril islamique est une réalité, on parle de la guerre de l’eau… Autrement dit, le Congo a besoin, a envie, d’un homme comme le président Kabila… "
C’est de ses réflexions qu’il s’agit et non des sentiments personnels du président Joseph Kabila. Quoique membre du bureau de la Majorité présidentielle, ce n’est pas à ce titre qu’il fait ses propositions. Une contribution, dans son cas, en vue de faire débloquer les choses ou de faire avancer les choses en RDC. Tryphon Kin Kiey Mulumba, comme des millions de Congolais, est libre de donner son point de vue sur l’une ou l’autre question d’actualité en RDC. Même au sujet du fameux glissement. Notamment lorsqu’il déclare : " Le glissement ? Mais, on y est déjà. A moins que ce soit le pourrissement, que peut-être l’opposition souhaite…D’ores et déjà, il est certain que le pays ne sera pas prêt à mener le cycle électoral tel qu’il est prévu. Il faut donc réfléchir à d’autres solutions ... "
" Je plaide pour l’instauration du scrutin indirect pour l’élection du président de la République. Dans le contexte congolais, ce mode de scrutin aura le mérite de réduire sensiblement la contestation à l’issue de la publication des résultats des élections.
Un corps électoral de 500 ou 600 grands électeurs élus au niveau local permettrait au pays de faire d’une part l’économie des moyens et de l’autre celle de la contestation ", confiait Kin Kiey Mulumba à l’agence Belga. C’est son opinion et il est libre de l’exprimer. Un peu comme quand il déclare : " Kabila a encore des miracles à produire s’il veut apporter le bien-être partout dans ce pays ". Autant donc de réflexions portant la signature du Pr Tryphon Kin Kiey Mulumb. M. M.

"Kabila désir" ou le désir de Kin Kiey Mulumba
" Le " glissement " ? Mais on y est déjà, à moins que ce soit le pourrissement, que peut-être l’opposition souhaite…D’ores et déjà, il est certain que le pays ne sera pas prêt à mener le cycle électoral tel qu’il est prévu. Il faut donc réfléchir à d’autres solutions.. "

Ministre chargé des Relations avec le Parlement, Tryphon Kin Kiey Mulumba a gardé de son passé de journaliste et d’éditeur (Le Soft) le goût des analyses pointues, dérangeantes s’il le faut. De passage en Belgique, il nous a confié quelques-unes de ses réflexions. Pour lui, "en face, le pouvoir n’a guère d’interlocuteur. Etienne Tshisekedi, le chef historique de l’UDPS, a accepté le principe du dialogue avec le pouvoir, Vital Kamerhe n’est pas pour ce dialogue mais il souhaiterait pouvoir s’entretenir en tête-à-tête avec le président Kabila. La vérité, c’est qu’aucun parti n’est réellement prêt à aller aux élections dans les délais impartis. Il faut donc réaménager… "
Ainsi qu’il l’avait déjà confié à RFI, Kin Kiey Mulumba nous confirmé qu’il n’est pas réellement favorable au "glissement " c’est-à-dire à un recul de la date des élections pour des raisons techniques ou présentées comme telles, (manque de financement, absence de la communauté internationale qui est loin d’être prête à financer l’exercice…) Pour lui, qui a mis sur orbite un slogan simple "Kabila désir " il n’y a qu’une solution, voir Joseph Kabila rester au pouvoir afin de poursuivre le travail commencé.
Eloquent, Mulumba ne se fait pas prier pour rappeler les réalisations du " chef " : " le pays est en pleine construction, le Congo a enfin décollé. Même dans l’arrière pays on construit des infrastructures, les routes sortent de terre, à Kinshasa le nouvel aéroport a été inauguré ainsi qu’à la Luano (Lubumbashi), la société des chemins de fer a été dotée de nouvelles locomotives, des villes nouvelles sont en construction, la stabilité est rétablie, la production de cuivre atteint le record historique d’un million de tonnes par an…. Jeune encore, le président est en pleine possession de ses moyens, pourquoi le mettre en congé alors qu’il a encore tant à faire…"
Le ministre ne nie cependant pas la réalité des mouvements populaires mais il minimise la portée des émeutes de janvier, et relativise les injonctions internationales : " lors de son voyage en Afrique, le président Obama a dit que les présidents devaient respecter leurs constitutions, ne pas s’éterniser au pouvoir. Mais il oublie que dans son propre pays, le président Roosevelt a été reconduit quatre fois. Qu’en Ouganda le président Museveni est au pouvoir depuis 1986. Qu’au Rwanda le président Kagame se prépare à se faire réélire. Ce qui compte pour moi, ce n’est pas la personne de Kabila, c’est le Congo, il faut maintenir l’élan actuel… "
Un éventuel changement de constitution n’émeut pas le ministre, qui rappelle que l’essentiel c’est de préserver les acquis de la démocratie, " notre presse est l’une des plus libres du continent, la population congolaise est très attachée à ce climat de liberté. ". Mais surtout, pour défendre une prolongation de M. Kabila à son poste présidentiel, le ministre, un " vieux de la vieille " qui connut la fin du mobutisme et participa à la rébellion du RCD/Goma, ne craint pas les accents prophétiques : " la guerre n’est pas nécessairement derrière nous. La région n’est pas stable, les périls restent nombreux : la rébellion du M23 n’a pas totalement désarmé, il y a toujours des violences àBENI , le péril islamique est une réalité, on parle de la guerre de l’eau… Autrement dit, le Congo a besoin, a envie, d’un homme comme le président Kabila… "
Le seul point sur lequel M. Mulumba ne communique pas, ce sont les sentiments du président lui-même. Lui, c’est clair, il désire Kabila. Mais Kabila lui-même, désire-t-il poursuivre, en dépit des termes de la constitution, et des exemples du Burkina Faso et du Burundi où la perspective d’un troisième mandat a suscité les troubles que l’on sait ?
L’avenir dira si l’influent ministre a levé un coin du voile ou pris ses propres désirs pour la réalité…