Konde Vila ki Kanda : « La requête en interprétation introduite à la Cour constitutionnelle risque de vider le dialogue »

Lundi 2 mai 2016 - 11:58
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Se tiendra-t-il ou se tiendra-t-il pas ? La question est sur les lèvres. Mais, avec l’ambiguïté qui entoure l’organisation, le dialogue risque d’accoucher d’une souris.

 

Cinq mois viennent de s’écouler d puis que le chef de l‘Etat a igné une ordonnance instituant le dialogue politique. Bien que l’Union africaine ait nommé le facilitateur en la personne d’Edem Kodjo, le train tarde à quitter la gare, compte tenu de la divergence de vues autour de la désignation des membres devant faire partie du comité préparatoire. En même temps, la Majorité présidentielle a introduit à la Cour constitutionnelle une requête en interprétation de certains articles de la Constitution.

 

Pendant que l’on s’attend à la résolution de ces problèmes, la MP affiche un comportement qui fait réfléchir. Ce qui fait dire à Konde Vila ki Kanda, élu de la ville de Goma, que le dialogue national n’est plus une question de droit, mais plutôt politique. Pour preuve, le député cite les propos menaçants de la Majorité du genre « II, n’y aura pas d’élections et si vous bougez, on vous maîtrisera ». Ceux qui tiennent mordicus au glissement annoncent déjà les couleurs. C’est une façon de diriger par défi, a fait observer le députe Konde Vila ki Kanda.

 

En conséquence, la requête en interprétation de certains articles de la Constitution introduite par la Majorité présidentielle n’a plus de sens d’autant plus que le langage politique vient de trancher. « Il n’y aura pas d’élections si l’arrêt de la Cour n ‘est pas favorable à cette famille politique». Ses émissaires dépêchés en provinces ont même sensibilisé les militants à cet effet. Pour Konde Vila ki Kanda, le dialogue national est vide par des prises de position tranchantes.

 

A quoi bon l’organiser ou recourir à la Cour constitutionnelle, s’est-il interrogé. Les partisans au dialogue évoluant dans l’incompréhension totale contribuent également à l’échec de ce forum.

 

HALTE À L’ARCHAÏSME EN POLITIQUE

«Les attaques dont sont victimes les sièges des partis politiques sont un comportement qui ne détend pas Je climat politique », a déclaré Konde Vila ki Kanda.

«Par mon expérience, j’affirme que cela risque de conduire le pays vers une situation catastrophique dont il n’a pas besoin. Il faut laisser les gens jouir de leurs libertés sans troubler l’ordre public. Cette affaire de dénicher des armes chez des personnes est une vieille méthode que nous connaissons. En ma qualité d’ancien membre du Conseil national de sécurité, je l’ai d’ailleurs fait avec certaines personnes membres de la Majorité présidentielle. Actuellement, il faut privilégier le débat d’idées et non recourir aux coups de feu ou de machette ».

 

HOMMAGE À PAPA WEMBA

Konde Vila ki Kanda s’était auparavant réjoui du fait que toute la classe politique se soit souvenue du discours de Mobutu du 24 avril 1990 et que tous les partis politiques l’aient reconnu comme père de la démocratie en RDC. Poser ce geste est un effort fourni par un dictateur. Ce n’est donc pas une démocratique de façade comme voulait le faire entendre un regroupement politique.

Enfin, Konde Vila ki Kanda rend hommage à Papa Wemba qui l’a connu à l’époque où il était gouverneur. « C’est un homme d’un grand cœur, social et qui prodiguait des conseils aux jeunes musiciens. Que les jeunes suivent son exemple pour porter haut l’étendard de la RDC ».

Par VERON K.