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Après plusieurs demandes de certains partis politiques et des organisations de la société civile, la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI) a enfin promis de rendre publics les deux rapports de la mission concertée entre l’OIF et les Nations-Unis, effectuée l’année passée, sur l’état de lieu du processus électoral en RDC, afin de s’acquitter de cette obligation légale. C’est Jean-Pierre Kalamba, rapporteur de la CENI, qui l’a révélé au cours de la cérémonie de remise du rapport annuel de cette institution à l’Assemblée Nationale,
intervenue le lundi 13 juin 2016.
Le rapporteur de la Ceni a indiqué que la centrale électorale s’est
saisie de cette occasion pour remettre officiellement à la chambre
basse du parlement, les rapports finals d’évaluation du processus
électoral dans son intégralité, afin qu’ils soient distribués aux
députés, représentants du peuple. Il a estimé que ce geste est une
façon pour la centrale électorale de promouvoir la transparence dans
l’organisation des élections.
A partir de ces documents, la population sera suffisamment informée
sur l’état technique du processus électoral actuel, afin que toutes
les parties prenantes fassent à leur tour une évaluation critique sur
ce qui a été publié et ce qui est fait actuellement sur terrain.
«… Nous avons profité aussi pour présenter au rapporteur de
l’Assemblée nationale qui représentait le Bureau de l’Assemblée
nationale, les deux rapports issus de la mission concertée OIF- ONU
sur l’évaluation des besoins de la CENI et qui pourront être
distribués aux députés nationaux, représentants du peuple pour qu’ils
prennent connaissance de la teneur et qu’ils comprennent que les
contraintes telles que présentées par la CENI sont réelles. Néanmoins,
malgré les difficultés, nous sommes déjà prêts pour l’opération
d’enrôlement de nouveaux électeurs. Les premières cartes d’électeurs
seront livrées dans la province du Nord-Ubangi, sous modèle actuel et
sécurisé. Nous remercions le Bureau de l’Assemblée nationale, ainsi
que celui du Sénat pour la célérité avec laquelle ils ont voté la loi
indispensable permettant d’enrôler les nouveaux électeurs et surtout
les Congolais de l’étranger…», a-t-il précisé.
Il sied de noter qu’une équipe d’experts de l’OIF avait mené l’année
écoulée, un audit externe du fichier électoral de la Commission
électorale nationale indépendante. Lors de la conclusion finale, l’OIF
avait révélé que ce fichier était stabilisé et consolidé, mais qu’il
présentait quelques faiblesses qu’il fallait corriger urgemment. «
La mission de l’OIF recommandait en effet d’entreprendre des réformes
nécessaires permettant d’aboutir à un fichier électoral inclusif,
intégrant les jeunes ayant atteint l’âge de 18 ans. Quelle que soit la
réforme, il est urgent aujourd’hui que les nouveaux majeurs puissent
être inscrits sur les listes électorales», avait indiqué le chef de
délégation de l’OIF, Sika Sangare.
Ces jeunes sont estimés à environ 7 millions, selon la Mission de
l’OIF, soit plus de 20 % du corps électoral congolais.
En dépit des efforts du dédoublage des électeurs, a indiqué ce
général malien, ledit fichier contient énormément des failles
notamment avec la présence de 450.000 doublons identifiés, des
policiers et militaires enrôlés. A cela s’ajoutent 1,6 million
d’électeurs décédés depuis 2011.
Ces conclusions faisaient suite à un audit du fichier électoral de la
RDC effectuée du 17 juillet au 1er août 2015.
Perside DIAWAKU