La défaite des Léopards face aux Fauves de Bas-Oubangui

Mardi 8 septembre 2015 - 06:41

La Rdc diminuée

Les Léopards de la République Démocratique du Congo ont courbé l’échine face aux Fauves de Bas-Oubangui de la République Centrafricaine par 2-0 dimanche en match comptant pour la 2è journée des préliminaires groupe B. Une rencontre que les 70 millions de Congolais avaient souhaité vivre des yeux par la magie de la télévision mais qui, hélas leur a été privée. Simplement pour une dette de 250.000 dollars US et 2.500 Euros que le Gouvernement de la République, par la RTNC interposée, doit à la firme Sport Five diffuseur du signal aux télévisions nationales contractuelles. La RdC, donc la Rtnc, ne pouvait pas diffuser le match sous peine de voir son équipe nationale suspendue. Cette dette humiliante dénoterait de la mauvaise foi. Elle ternit l’image et l’honneur d’une Nation déjà éclaboussée par des dettes antérieures contractées, il est vrai par les Gouvernements de jadis mais léguées au passif de la Rdc.

Deuxième humiliation congolaise

Deuxième humiliation : les Léopards classés 65ème au classement Fifa du mois de septembre 2015 jouait contre le onze national de la RCA classé 168ème au classement FIFA. Sur papier, les Congolais partaient logiquement favoris. Malheureusement, ce ne fut pas le cas sur le terrain du stade Barthélémy Boganda de Bangui. Pire encore, durant les 32 premières minutes, l’attaque des Bas-Oubangui s’est offerte cinq corners contre 0 pour la Rdc. Quatre tirs cadrés pour la RCA. Pour le reporter de la Rtnc, l’équipe de Ibenge était méconnaissable et rien ne semblait lui réussir. Et comble de malheur, les deux changements opérés se sont révélés improductifs, le score de 2-0 maintenu jusqu’à la fin de la partie. Ni l’état du terrain ni le manque de préparation ne pouvaient justifier la défaite puisque si le terrain est mauvais, il l’est pour les deux équipes en présence. Et les Centrafricains devaient faire face aux mêmes contraintes, eux dont l’ossature constituée des joueurs évoluant sous d’autres cieux et qui, pour la plupart, redécouvraient « les champs de patate » qu’ils n’avaient plus revu depuis trois ans de guerre et de troubles au pays.

Déficit de préparation ?

Déficit de préparation ? D’accord, mais les Léopards ont tout de même livré deux matches amicaux fussent-elles contre une sélection de l’Irak qui n’est pas une référence en matière de football mais qui, en dépit de cela, a malheureusement battu les Congolais deux fois de suite, en aller comme au retour. Bien entendu, ces contreperformances ont été prises en compte dans l’établissement du classement Fifa, ce qui explique la régression des Léopards. Une régression qui risque de s’accentuer si l’on ne change pas de fusil d’épaule.

Les résultats en dents de scie ne rassurent pas

Pour bon nombre d’observateurs avisés, le coach devra convaincre par une certaine stabilité et dans le classement et dans les résultats. Les résultats en dents de scie ne rassurent pas et l’absence d’une ossature locale de base à laquelle viendraient se greffer rien que les talents et les compétences qu’on ne trouve pas au pays.

La propension et la nouvelle politique en vogue en Rdc est de faire appel aux talents évoluant ailleurs qu’en Rdc a pour conséquence qu’au pays, on tendra vers des équipes locales truffées de joueurs venus d’autres cieux, des équipes fortes mais qui ne fournissent pas beaucoup de joueurs à la sélection locale.

Le match contre l’Angola en mars 2016 s’annonce difficile

La Rdc devra donc accepter la défaite et s’assumer parce qu’elle est seconde au classement du groupe avec 3 points, à un point d’écart avec l’Angola leader qui en 4. Ex aequo avec la RCA. Madagascar, boucle la marche avec un petit point.

La troisième journée prévue les 23, 24, 25 et 26 mars 2016 s’annonce difficile. L’Angola qui sait négocier ses matches à l’extérieur, ne viendra pas faire de cadeaux aux Congolais stressés et tenus impérativement à tirer leur épingle de jeu s’ils veulent continuer la compétition. La moindre défaite amoindrirait ses chances de qualification Tout peut donc arriver. Aucune sélection n’est à l’abri d’une surprise dans un groupe où les chambardements sont possibles.

(Fernand Mukaku Lalabi-Muke)