Dans sa vision de contribuer au développement durable, la santé constitue pour la France, un élément essentiel de l’aide qu’elle apporte dans le monde et particulièrement en République Démocratique du Congo. C’est dans cette optique que l’Ambassadeur de France en RDC, Alain Rémy, a animé une conférence de presse hier mardi 1er mars 2016 en sa résidence, dans la commune de Gombe, en vue de passer en revue les actions de la République française en appui au secteur de la santé en RDC.
Il était assisté du Dr Hélène Degui, conseillère de coopération régionale santé, de Jean-Christophe Maurin, directeur de l’Agence Française de développement, d’Alphonse Monsolo, médecin chef de l’hôpital Monkole et du professeur Okitolonda, président du CCM (Comité national de coordination du Fonds Mondial de lutte contre le
VHI-SIDA, la tuberculose et le Paludisme). Dans leurs différentes interventions, ils ont rendu compte des actions palpables de la France en RDC à travers ses financements multilatéraux (The Global Fund, Gavi, Unitaid) et son dispositif d’appui bilatéral direct (AFD et l’Agence Expertise France) qui contribuent à l’amélioration de la santé des populations congolaises.
Vivement engagée dans l’amélioration de la santé mondiale, la France a consacré un montant de 892 millions d’euros de l’aide publique au développement au secteur sanitaire selon l’OCDE. L’Ambassadeur Alain
Rémy a noté à cet effet que dans sa coopération en santé, la France a fait le choix des fonds verticaux (Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ; Unitaid et Gavi Alliance pour la vaccination) en raison de leur efficacité et leur impact sur la santé mondiale avec des millions de vies sauvées. C’est ainsi qu’avec ses 400 millions de dollars par an depuis la création de cet instrument, a-t-il indiqué, la France est le deuxième contributeur institutionnel au Fonds mondial de lutte contre ces maladies prioritaires après les Etats-Unis d’Amérique. Depuis plus de dix ans, avec les fonds verticaux (fonds multilatéraux), la participation
indirecte de la France s’élève à plus de 160 millions d’euros pour l’amélioration de la santé des populations du Congo.
Comme l’a souligné Hélène Degui, le Congo dispose aujourd’hui d’un financement de 715 millions d’euros sur la période 2015-2017 pour lutter contre ces maladies prioritaires en finançant des médicaments et des moustiquaires imprégnées, renforcer des capacités et améliorer la chaine d’approvisionnement selon les orientations des programmes nationaux.
Les retombées des fonds multilatéraux
Les financements globaux de la prise en charge des maladies au Congo, a souligné Hélène Degui, ont débouché sur des résultats palpables avec 64 212 personnes traitées contre la tuberculose, 80 000 personnes séropositives en prise en charge quotidien pouvant mener une vie sans maladie, 12 millions de moustiquaires imprégnées distribuées et des traitements contre le paludisme disponibles dans de nombreuses
provinces du pays. Elle a noté que plus de 210 millions de dollars américains sont en cours de mise en œuvre sur la période 2014-2018 pour aider à la protection des mères et des enfants. Des fonds destinés notamment au renforcement du système de santé et de logistique (entrepôts frigorifiques à Kinshasa, Ilebo, Lubumbashi et
Kinshasa) et des achats de vaccins.
Plus de 400 000 personnes alimentées en eau potable
En ce qui concerne le dispositif d’appui bilatéral direct, Jean-Christophe Maurin a noté que dans son second axe d’intervention indirecte, l’AFD mène des actions en matière de santé publique à travers le choix de financement des programmes d’alimentation et de traitement de l’eau, avec pour impact, la réduction des maladies hydriques à plus de 80% dans certains quartiers, la réduction des corvées d’eau pour les femmes et les enfants. Il a fait savoir qu’en finançant à hauteur de 26 millions d’euros des réseaux d’approvisionnement en eau potable, l’AFD contribue déjà à alimenter plus de 400 000 personnes résidant dans les quartiers périphériques de Kinshasa (Masina, N’Djili, Kimbanseke, etc.) et que d’ici 2018 près d’un millions de kinois vont en bénéficier.
Sur le plan des financements directs, l’AFD, selon Jean-Christophe Maurin, a concentré ses appuis pour l’amélioration de la santé maternelle et infanto-juvénile, avec un programme de 8 millions d’euros consacrés au renforcement des capacités du Ministère de la Santé pour l’encadrement du système hospitalier et surtout à
l’amélioration de l’offre de soins des maternités de la Clinique N’Galiema et de l’Hôpital Monkole. Et le médecin chef de Monkole a saisi cette occasion pour saluer l’appui de l’AFD dans sa formation médicale notamment dans les infrastructures, l’équipement et même la formation du personnel.
Il sied de signaler que l’Ambassadeur Alain Rémy a indiqué que la France se range derrière le gouvernement pour soutenir la stratégie de renforcement du système de santé approuvé en 2010, et s’engage dans
l’appui à sa mise en œuvre par un soutien au PNDS.
Myriam Iragi