La police kenyane saisit des armes et de la drogue à bord d’un navire affrété par la MONUSCO

Vendredi 25 septembre 2015 - 12:31

A peine croyable ! Des armes et des stupéfiants destinés aux Congolais dans l’Est de la RDC découverts dans une cargaisons de véhicules de la MONUSCO transportés par un bateau battant pavillon norvégien en provenance de Mumbai en Inde. C’est curieux que ce soient les Casques bleus indiens de la Mission onusienne qui ont découvert, en août 201 4, une cache importante de munitions au Nord-Kivu, Et que ce soient toujours eux, en l’espace d’un mois, ont encore découvert, à quatre reprises une importante quantité d’armes et munitions cachées dans la même province.

La police kenyane a découvert et saisi, mardi 22 septembre, des armes et de la drogue cachés dans une cargaison de véhicules des Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (MONUSCO), signale l’agence Reuters, qui cite un communiqué de la société norvégienne, Hoegh Autoliners, propriétaire du navire, Hoegh Transporter, repris sur son site web.

Le contenu de.la cargaison, qui venait du port de Mumbai en Inde, renseigne la source, a livré son secret, la semaine dernière, sans précision, alors que le bateau venait d’accoster au port de Mombasa au Kenya sur l’Océan Indien. Ces armes et la drogue étaient destinées à la mission de maintien de la paix des Nations unies en République démocratique du Congo. rapporte Reuters. Qui précise, tout de même, selon le communiqué de Hoegh Autoliners, qu’ils appartiennent au propriétaire des véhicules de l’ONU dans lesquels ils ont été trouvés. Et qu’ils devaient « être utilisés par la MONUSCO au cours de sa mission de maintien de la paix », ajoute la même source. Pour sa part, le commandant de la police kenyane, Francis Wanjohi, a fait savoir à Reuters que «la compagnie ignorait la présence à bord de ces armes au moment où la cargaison a été embarquée ». Et d’ajouter : «Le fait que les armes étaient dans les véhicules est en violation avec nos conditions de transport, pour lesquelles aucune arme ou munition n‘est acceptée pour l‘expédition ». Seulement, fait-on remarquer, Reuters n’a pas donné plus de détails sur la nature des armes et de la drogue saisies.

Cette agence de presse note que personne ne sait si toute la cargaison était destinée à la MONUSCO. Elle fait observer tout de même que l’Afrique de l’Est est devenue une plaque tournante du transit de l’héroïne afghane à destination de l’Europe. Et en juillet dernier, la police kenyane a effectué une saisie de 341 kg d’héroïne cachée dans le réservoir d’un navire, toujours au port de Mombasa.

ANGUILLE SOUS ROCHE

Des analystes pensent que ce n’est pas par hasard que la cargaison d’armes et de la drogue proviennent d’un port indien pour les Casques bleus.de la Mission onusienne en RDC. Ils estiment que ce n’est pas par pure coïncidence que les Casques bleus indiens sont devenus des spécialistes dans la découverte des caches d’armes et de munitions dans la région de Tchengerero, dans la province du Nord-Kivu.

Pour rappel, le 4 août 2014, une cache importante de munitions à Tshanzu, à 6 km au Sud de leur base opérationnelle située dans cette région. Il s’agit de 2 missiles (243.8 cm) «un type non identifié, 68 pièces de munition d’artillerie (155 et 13Omm), 58 obus de mortier (81 et 6Omm), 331 obus de canon (30mm), 5 grenades à fusée (40mm), I lance-roquette RPG, 6 mines antipersonnel et 2017 cartouches. En outre, c’était pour la quatrième fois en l’espace d’un mois que ces Casques bleus indiens découvraient une importante quantité d’armes et de munitions cachées dans cette même région. Donc, il y a anguille sous roche.

Il est difficile de ne pas croire que certains contingents de la MONUSCO, notamment Celui des Indiens, alimentent en armes et munitions les groupes armés actifs en RDC. Car cela saute aux yeux que la cargaison d’armes et la drogue étaient destinées aux rebelles ougandais et rwandais ainsi qu’aux milices qui pullulent dans la partie orientale du pays. Et pourquoi pas dans l’ex-Katanga démembré. Pas sorcier pour décrypter cette affaire qui viole l’embargo imposé aux groupes armés de se procurer des armes !

Dans tous les cas, le gouvernement devra se saisir du dossier pour demander à la MONUSCO de s’expliquer sur des faits qui lui sont reprochés.

Par Olivier DIOSO