La Société civile s’oppose « à toute déstabilisation » de la Ceni

Vendredi 6 novembre 2015 - 11:36

Les acteurs de cette structure citoyenne demandent au chef de l’Etat de protéger l’indépendance de la centrale électorale.

Des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer les «pressions» exercées sur la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) pour démanteler cette institution d’appui à la démocratie. La dernière en date est celle de la Société civile/Forces vives de la République démocratique du Congo. Les membres de la coordination nationale composée du bureau national et les représentants des coordinations de vingt-six provinces de cette structure citoyenne ont exprimé leur «inquiétude» sur «la gravité de la situation » à la Ceni. Cela, à l’issue d’une séance de travail, hier jeudi 5 novembre à Kinshasa. Cadre choisi la salle de conférences Kabinda Center.

Dans un communiqué de presse lu par sa coordonnatrice nationale, Maguy Kiala, la Société civile/Forces vives de la RDC «s’oppose à toute déstabilisation de la Ceni, gage de l’évolution du processus électoral en cours et de la démocratie en RDC ».

Cette structure citoyenne « réitère son soutien indéfectible aux trois membres de la Ceni, issus de la composante Société civile ». Elle « recommande la signature entre toutes les parties prenantes d’un protocole d’accord sur le calendrier électoral accompagné d’un plan contraignant de décaissement au profit de la Ceni ».

La Société civile/Forces vives de la RDC « encourage le Parlement, temple de la démocratie, à entériner rapidement le candidat délégué par la sous-composante: confessions religieuses ». Elle demande « au président, garant du respect de la Constitution, de protéger l’indépendance de la Ceni et ses membres contre toute forme de déstabilisation con formé- ment à l’article 22 de la loi organique et fonctionnement de la Ceni ».

En effet, la Société civile/Forces vives dit « suivre avec inquiétude les discours des politiciens sur la menace exercée sur la Ceni et leur volonté manifeste de démanteler cette institution d’appui à la démocratie ».

La centrale électorale a enregistré, à l’espace de trois semaines, la démission de son président, abbé Apollinaire Malumalu, et celle, de son adjoint, André Mpungwe. Selon un communiqué de la présidence de la République, le prélat catholique avait démissionné de son poste pour « raison de santé ». La composante dont il est issu, les confessions religieuses ont désigné Corneille Nangaa pour lui succéder. Un choix qui n’a pas obtenu l’adhésion de l’église catholique. Issu du PPRD, André Mpungwe a quitté son poste suite aux « pressions de sa famille politique », apprend-on dans le couloir de la Ceni. La Majorité présidentielle, élargie à son allié Palu, exige de Mme la questeur de la centrale électorale de démissionner sous prétexte que sa famille politique a basculé dans l’opposition. Une attitude que la Société civile/Forces vives de la RDC condamne pour la simple raison que de son avis, l’indépendance de la Ceni s’affirme, entre autres, « au travers des personnes indépendantes d’esprit, compétentes et de bonne moralité».

 

Par LUDI CARDOSO