La RDC est classée parmi les pays les plus corrompus d’Afrique. Pour éradiquer ce fléau, le Coordonnateur du Bureau d’Assistance Judiciaire aux Personnes Démunies (BAJPD), Antoine Makay, a organisé hier mardi 29 septembre une journée de conscientisation de la population congolaise contre la propagation de la corruption dans l’ensemble du pays. Cette conférence a été placée sous le thème " La lutte anticorruption, enjeux et perspective ".
« Pour faire face à la corruption, il est impérieux de renforcer l’inspection de contrôle de la justice », indique le chef des travaux Kalume de l’Unikin. La justice congolaise est effectivement corrompue. L’appareil judiciaire congolais ne devrait pas se retrouver à ce niveau. Puisqu’il existe en RDC un service de contrôle judiciaire. Mais dommage que ce service ne contrôle que des dossiers et non des personnes ».
« Ce contrôle, poursuit-il, doit être permanent, parce qu’aujourd’hui, il se fait d’une manière périodique, soit après trois mois. Si les avocats plaident normalement la cause de leurs clients sans mouiller les barbes des juges et des magistrats, la corruption peut-être éradiquée dans le pays. D’où, une prise de conscience collective s’impose. Puisqu’il y a même des avocats qui estiment que, pour gagner un procès, il faut donner des pots de vins aux juges et magistrats des cours et tribunaux " a indiqué Kalume Beya, Chef des travaux à la faculté de l’Université de Kinshasa (UNIKIN). Le diagnostique du pays en la matière a été fait depuis 1990 à la Conférence Nationale Souveraine (CNS) a-t-il souligné.
Pour redorer le blason de la justice congolaise terni par la corruption, il faut améliorer les conditions de travail des acteurs judiciaires et leur conscientisation a expliqué l’orateur. Il estime qu’il est temps d’appliquer les recommandations issues des Etats Généraux de la justice pour vaincre la corruption en RDC.
" La corruption fracture la société. Même si vous travaillez dans les mauvaises conditions, il faut toujours viser l’excellence. Puisque la justice doit être rendue pour tout le monde. La procédure d’un jugement est lente. Ceci, n’est pas une faiblesse, mais plutôt une vertu. L’injustice est un sentiment qu’éprouve une personne lésée dans ses droits " a-t-il souligné.
" Le Bureau d’Assistance Judiciaire aux Personnes Démunies (BAJPD) est une ASBL qui a été initiée pour aider les personnes les plus pauvres qui sont dans les prisons. Puisqu’elles n’ont pas d’argent pour payer les services d’un avocat. Nous mettons à leur disposition un initié en la matière de droit pour le défendre et les assister. Nos avocats traitent quatre dossiers par mois, soit un dossier par semaine. Notre structure le fait au nom de la charité " a indiqué Antoine Makay, Coordonnateur du BAJPD.
Si la famille a des moyens, le BAJPD les conscientisent pour prendre un avocat qui va suivre le dossier de leurs parents détenus en prison a-t-il expliqué.
" Notre projet assiste aussi les étrangers qui ont perdu les traces de leurs parents. Même ceux qui n’ont aucune adresse de leurs parents à Kinshasa ou à l’intérieur du pays. Nos sujets sont les réalités que nous vivons quotidiennement. Nous n’inventons rien. Nous aidons les détenus les plus démunis en mettant à leur disposition des avocats. Ces derniers traitent leurs dossiers et les assistent auprès des cours et tribunaux jusqu’à la fin de la procédure " a martelé le n°1 du BAJPD. Simard Simon TSOUMBOU