Le crime ne profite pas à Joseph Kabila

Lundi 13 juillet 2015 - 15:13

L’horizon 2016 suscite une véritable effervescence dans le microcosme sociopolitique rd congolais eu égard aux incertitudes qu’il génère chez ceux des politiques qui n’ont d’yeux que sur le fauteuil qu’occupe actuellement le président Joseph Kabila Kabange. Une attitude tout à fait compréhensible de la part des protagonistes en présence. En l’espèce, la majorité au pouvoir et l’opposition. Il est donc indiqué que l’opposition multiplie des stratagèmes pour une alternance. Même si, par endroit, certaines méthodes de lutte paraissent foncièrement loufoques et amorales du fait d’un certain amateurisme de la part de ceux qui ont fait de la politique une activité fortement lucrative. A contrario, il aurait dû être indiqué que la majorité en exercice multiplie, elle aussi, ses stratagèmes pour la conservation du pouvoir qu’elle a conquis et qu’elle exerce. C’est de bonne guerre. Mais dans les règles de l’art.

Mais si, en face, la tendance est de plus en plus en la mise en sourdine des égocentrismes maladifs pour la constitution d’un bloc compact qui reprendrait le pouvoir à Kabila, à la Majorité Présidentielle, c’est une sape qui frise la pyromanie, ainsi que nous l’avons relevé dans un article produit en début de la semaine dernière. L’action est d’autant plus nocive qu’elle se réalise au travers des mécanismes institutionnels qui s’emploient à se neutraliser les uns les autres. Des députés de la Majorité qui remettent en cause leur autorité morale en se résolvant de « renvoyer » des ministres qu’elle a nommés par ordonnance au travers des motions souvent fantaisistes et alimentaires.

Des membres de famille qui se font preuve d’une intransigeance absolue au lieu de s’écouter positivement et utilement (cas des propositions du G7, Kyungu, Lutundula...). Qui voient des détournements et surfacturation ici et là à l’instar de la paille dans la parabole biblique. Alors que les catastrophes observées notamment dans le secteur des mines, des hydrocarbures, des NTIC par la Cour des Comptes et autres maisons d’audit auraient suscité priorité. Des politiques qui diabolisent leurs technocrates alors que l’actif et le passif doivent être endossés en commun pour autant que ce travail est supposé être celui de tous. Incohérences ? Manque de respect mutuel ? Usurpation des compétences ? On n’est pas loin de ce que feu Laurent Désiré Kabila a appelé « conglomérat d’av… ».

Creuser la tombe du régime

Quel est l’intérêt objectif de la Majorité Présidentielle lorsque les loups se bouffent entre eux La sagesse biblique renseigne que tout royaume divisé est voué à la disparition. Au regard des résultats engrangés à ce jour, aucun membre de la Majorité Présidentielle n’a à en rougir. Tout au moins s’il est honnête et s’il ne joue pas le jeu de l’adversaire dans l’éventualité d’un positionnement possible. Ne sait-on jamais ! A Sun City lors du dialogue intercongolais- c’est un exemple- on a surpris certains délégués du gouvernement de Kinshasa négocier sur les deux registres aux fins de se retrouver dans un camp ou dans l’autre dans l’hypothèse où c’était Joseph Kabila ou l’opposition prendrait la direction des affaires. Cette attitude traitresse a bien fait le lit des rébellions qui sont arrivées en force à Kinshasa malgré toutes leurs forfaitures. Un véritable manque de loyauté qui a coûté le naufrage pour nombre d’entre eux. Et qui sont, depuis, passés dans une opposition négativiste à la suite d’un vagabondage politique aveugle.

Le bilan de la gouvernance actuelle est largement positif si l’on mesure d’où l’on est parti. Tous les paramètres d’appréciation l’attestent, à quelques exceptions-pres. Le pays a cessé de faire le mythe de Sisyphe. Il sort résolument de l’ornière. Ceux qui ont participé et qui participent à cette résurrection doivent tous s’en prévaloir. A raison. D’autant qu’ils ont un argument objectif à prévaloir aux électeurs lors de prochaines échéances électorales. A l’horizon 2016, que ce soit le dauphin à désigner ou Joseph Kabila lui-même en cas de concours de circonstance comme cela se dessine, c’est ‘cet actif supposé être le fruit du travail de tous qui sera mis en balance. Il y a donc intérêt pour tous les membres de la famille MP marche à l’unisson pour non seulement faire honneur à leur mentor, mais aussi pour mériter les suffrages à venir. Car, la pyromanie qui menace d’emporter la maison ne profite nullement au chef de file. Au contraire. A moins qu’on ait résolument décidé de le fragiliser.

Par Théo Kimpanga